Armand Abeme est prêtre camerounais actif en Belgique depuis dix ans. "La mission universelle, reconnaît-il, n'est évoquée que lors du mois d'octobre et autour de l'épiphanie." Son témoignage pour la revue édité par Missio montre d'autres aspects de la solidarité missionnaire.
"La mission universelle semble être devenue pour les fidèles de nos paroisses, un envoi de prêtres étrangers en Belgique pour porter main forte à l'Eglise locale". L'abbé Armand Abeme, au service de l'archevêché de Malines-Bruxelles depuis 2012, le constate lors de ses entretiens individuels avec l'un ou l'autre chrétien.
Alors quand approche le dimanche de la collecte pour la mission universelle, ajoute le prêtre camerounais, "beaucoup ne savent pas à quoi ces ressources servent effectivement."
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En faisant preuve de pédagogie, l'abbé Armand Abeme "essaie toujours de présenter ce que leur participation a comme rendement sur la mission universelle dans d'autres pays." Ces explications prendront place, par exemple, dimanche prochain le 22 octobre. "J'espère souvent que par là se réactivent en eux la conscience et l'engagement missionnaires."
La carte blanche de Théogène Havugimana "Partage ta joie: ta mission, ma mission"
Cœurs ardents, pieds en chemin
Le pape François invite dans son message destiné à cette journée mondiale de la mission: "Repartons donc nous aussi, éclairés par la rencontre avec le Ressuscité et animés par son Esprit. Repartons avec des cœurs brûlants, les yeux ouverts, les pieds en marche, pour enflammer d’autres cœurs avec la Parole de Dieu, ouvrir d’autres yeux à Jésus Eucharistie, et inviter tout le monde à marcher ensemble sur le chemin de la paix et du salut que Dieu, dans le Christ, a donnés à l’humanité."
Que pense l'abbé Armand Abeme de ce thème d'année: "Cœurs brûlants, pieds en marche"? "ça me fait penser d'abord à l'expérience des disciples d'Emmaüs", confie-t-il dans la revue Suara. Il évoque ensuite "l'effet de la Parole de Dieu en nous" qui "est capable de réchauffer nos cœurs parfois refroidis par les préoccupations de la vie."
Le prêtre camerounais voit dans ce thème de campagne un troisième aspect: "l'engagement auquel la rencontre avec le Ressuscité nous stimule". Il s'agit pour l'abbé Armand Abeme de "nous mettre en route pour aller annoncer la Bonne Nouvelle, c'est-à-dire de faire de nous des témoins / disciples missionnaires."
Photo d'illustration (c) CC-BY-SA 4.0 Happi Raphael
Les difficultés de la vie n'empêchent pas de garder l'espérance
Missio, comme toutes les branches des Œuvres Pontificales Missionnaires, met l'accent cette année sur le Cameroun. Dans ce pays confronté à la violence armée et à l'insécurité depuis des années, Mgr Andrew Fuanya Nkea, archevêque de Bamenda et président de la Conférence épiscopale camerounaise, souligne: "De nombreux prêtres, religieux, évêques et laïcs de cette province ont été battus, harcelés ou même tués dans ce conflit. Et pourtant, l’Église continue de porter le message de l’Évangile comme une lumière d’espoir pour un peuple traumatisé".
Revenons à l'abbé Armand Abeme, à Bruxelles. "Ce que j'aimerais dire à nos lecteurs, en ces temps incertains pour la mission de l'Egise, l'Eglise elle-même et le monde, c'est de redécouvrir dans les chemins parfois difficiles, la compagnie effacée du Christ". Le prêtre camerounais insiste : cette présence "nous fait toujours signe et nous invite à porter au monde un message d'espérance."
AF de Beaudrap (d'après cp)
