
Todos. Le mot a résonné dans les rues de Lisbonne cet été. Alors qu’il ouvrait les Journées Mondiales de la Jeunesse, le pape François l’a prononcé à plusieurs reprises. « Il y a de la place pour tous dans l’Eglise. Pour tous, tous, tous… »
Sur le coup, ces mots ne m’ont pas fort parlé. A la limite, je les trouvais même ironiques: puisque, dans nos régions, de nombreuses églises ne sont plus très remplies, il est évident qu’il y a de la place pour bien du monde!
Ce samedi, lors de la conférence de presse de clôture de l’Assemblée générale du Synode, le cardinal Mario Grech, secrétaire du Synode, est pourtant revenu sur cette idée: “En Eglise, nous devons créer des espaces pour tout le monde, pour que chacun ait sa place, que tout le monde se sente accepté.”
La récurrence de ce thème m’invite à l’introspection. Et à prendre conscience de la chance que j’ai. Depuis mon plus jeune âge, je me suis toujours senti bien en Eglise. On m’y a accueilli avec une grande humanité. On m’y a offert une place. On m’a confié des responsabilités. On m’a proposé des chemins de Vie. Des chemins qui font grandir…
Mais tout le monde n’a pas eu cette chance – certains n’en ont même pas eu du tout. Ils n’ont pas été écoutés. Ils ont été rejetés. Peut-être parce qu’ils sont tombés sur la mauvaise personne, au mauvais moment. Ou parce qu’ils étaient trop petits, trop fragiles, trop noirs de peau… Ou, tout simplement, différents.
Todos? Le synode que nous vivons marque une étape déterminante. Non pas parce que des décisions marquantes auraient été prises – peut-être y en aura-t-il dans un an. Mais parce que ce sont des hommes et des femmes très différents les uns des autres qui ont fait battre le cœur de l’Eglise universelle au cours des quatre dernières semaines. Et que, s’ils n’ont rien masqué de leurs désaccords, ils ont cheminé ensemble et y ont trouvé de la joie.
Comme un clin d’œil, Dimanche offre cette semaine la parole à Willy (p. 2-3). Un homme qui n’a pas toujours pu exprimer son identité profonde en Eglise. Mais qui, aujourd’hui, y remplit une importante mission. Dimanche part aussi à la rencontre d’André (p. 8-9). Un homme qui a rempli d’importantes missions dans l’Eglise mais qui partage certainement des points de désaccords avec Willy. Tous deux ont un très fort attachement au Christ. Et tous deux ont pleinement leur place dans l’Eglise. Todos.
Vincent DELCORPS