Liberté religieuse: 4,9 milliards de personnes n’y ont pas le droit !


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Liberté religieuse: 4,9 milliards de personnes n’y ont pas le droit !
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le
3 min

Aide à l'Eglise en Détresse (AED) publie comme tous les deux ans son évaluation de la liberté religieuse à travers la planète. Pour ce rapport 2023, l'organisation compte 61 pays dans lesquels les citoyens subissent de graves violations de cette liberté.

Rapport 2023 sur la liberté religieuse (AED)
Se tenir informé sur la liberté religieuse est un des moyens d'agir pour améliorer la situation des croyants dans le monde.

La fondation pontificale AED a choisi d'illustrer son dernier rapport par la voix de Mgr Laurent Dabiré, président de la Conférence des évêques du Burkina et du Niger. L'Afrique rassemble un grand nombre de pays où la situation des croyants s'est dégradée.

Une liberté religieuse plus ou moins contrôlée

Dans le classement d'Aide à l'Eglise en Détresse, la catégorie rouge, où sont relevés des persécutions religieuses, comprend 28 pays, dont 13 en Afrique. Ces 28 pays abritent 4,03 milliards de personnes, plus de la moitié (51,6%) de la population mondiale.

La crise sanitaire, puis l'invasion de l'Ukraine et la crise économique ont détourné l’attention des questions relatives à la liberté religieuse
(c) AED

La situation des croyants s'est aussi dégradée dans une partie des pays de catégorie orange, selon le classement AED. Dans ces 33 pays, abritant près de 853 millions de personnes, on dénote l’existence d’une discrimination.

Enlevées, ou lapidée, les femmes paient cher leurs convictions religieuses

Le rapport d'AED présente, outre les statistiques, un focus sur quelques problématiques émergentes ou qui se maintiennent. Dans la préface de ce document, résonnent fort les mots de Sœur Gloria Cecilia Narváez Argoty qui a été enlevé en 2017 dans le sud du Mali. "Du partage d’une bonne partie de ma captivité avec deux femmes, l’une musulmane et l’autre protestante, j’ai appris que si nous nous aimons, nous nous acceptons et nous nous respectons les uns les autres, nous pouvons vivre comme des frères et sœurs". La religieuse poursuit: "l’acceptation ne signifie pas renoncer à ses croyances, car le vrai respect consiste à écouter, accueillir et reconnaître chacun pour ce qu’il est."

AED pointe aussi les risques apportés par "La surveillance accrue, y compris la surveillance de masse, sur les groupes confessionnels. En Occident, les médias sociaux ont été utilisés pour marginaliser et cibler des groupes confessionnels. Ces évolutions ont porté atteinte aux libertés fondamentales, notamment la liberté de conscience, de pensée, de religion, d’expression, de mouvement et de réunion."

Comment aider ? Les cinq conseils d'AED

Pour la première fois, la fondation pontificale reconnait: "Les personnes qui s’intéressent au rapport nous ont dit qu’elles voulaient savoir s’il y avait quelque chose qu’elles pouvaient faire pour aider les survivants de persécutions et empêcher que des violations de la liberté religieuse ne se produisent encore à l’avenir."

Aide à l'Eglise en Détresse est évidemment active toute au long de l'année. Cette œuvre de bienfaisance catholique soutient plus de 5.000 projets dans 132 pays à travers le monde. Elle présente cette année cinq pistes concrètes accessibles aux citoyens:

  1. Prier : priez pour les victimes de discrimination et de violence.
  2. Partager des informations : faites connaître ce rapport dans vos réseaux – famille, amis, en personne et sur les médias sociaux – et insistez sur les principales conclusions du rapport.
  3. Parler au nom des victimes de persécution : utilisez ce rapport pour identifier les cas d’individus ou de groupes de personnes qui ont subi des violations de la liberté religieuse et défendez-les dans vos communautés et réseaux en utilisant les médias sociaux.
  4. Dialoguer avec les hommes politiques : informez et encouragez vos représentants politiques (par exemple, les parlementaires) à défendre les droits de ceux qui souffrent de discrimination et de persécution en raison de leur foi.
  5. Se tenir informé : Renseignez-vous sur les nouvelles lois et politiques qui pourraient être utilisées pour persécuter les groupes confessionnels vulnérables.
Dans certains pays, même le fait de prendre la parole à l'occasion d'une fête religieuse peut représenter un risque. (c) CC0 Pixabay

AF de B.

A suivre : le témoignage de Mgr Laurent Dabiré, président des Conférences des évêques Burkina - Niger

Catégorie : International

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