Habitats groupés chrétiens : les communautés de demain ?


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Habitats groupés chrétiens : les communautés de demain ?
A Pénuel
Par admin
Publié le
3 min

Les habitats groupés font de plus en plus d’adeptes, y compris chez les chrétiens en recherche d’une vie communautaire nourrie. Parfois vus également comme une solution au vide des monastères en mal de vocations, ces logements poussent à réinventer une certaine forme de pastorale. Comme sur la colline de Pénuel, où familles et colocataires mènent une vie de foi et de prière dans un écrin de verdure ressourçant.

A Pénuel, les habitants de la colline préparent eux-mêmes leur pain dans ce four commun. © DR

L’article qui suit provient du dossier sur les habitats groupés publié dans le Dimanche n°17. Pas eu l’occasion de le lire ? CathoBel vous en fait exceptionnellement cadeau ⬇️

Au cœur du Brabant Wallon, à Mont- Saint-Guibert, un autre habitat groupé se cache entre plaines et bois. C’est là que Hubert van Ruymbeke a voulu un lieu de prière, de silence et de rencontre, quelques années après la création de la ferme de Louvranges.

La colline de Pénuel rassemble des familles et une colocation dans un écrin de verdure, détaché du village. C’est en montant sur cette colline que l’on retrouve quelques maisons et "tiny house", dans un esprit d’habitat léger, avec un four à pain et un atelier. Ici, un projet commun rassemble les habitants à côté de leur vie domestique.

"Notre devoir premier, c’est notre famille", explique Quentin. Agronome, il habite là depuis sept ans, avec son épouse et ses enfants. "J’ai vraiment envie d’encourager les gens à considérer ce mode de vie. Par contre, c’est vrai qu’il y a un point de vigilance sur l’équilibre entre le temps à consacrer à sa vie personnelle, professionnelle et familiale. Je pense, en tant que petite cellule d’Eglise, c’est vraiment une priorité à ne pas sacrifier pour une vie communautaire. Mais un projet amène à un certain dépassement de soi un don de soi."

Réécoutez l'émission Il Etait Une Foi consacrée aux habitats chrétiens

Accueillir les "poustiniens"

Le projet commun, c’est l’accueil de personnes qui viennent se ressourcer dans les poustinia, de petits ermitages qui sont disséminés le long des bois et des prairies de la colline. Un lieu de désert d’inspiration orthodoxe que Catherine Doherty, Canadienne d’origine russe, a introduit dans la spiritualité catholique. Ils sont nombreux, les "poustiniens" qui viennent se recentrer, se reconnecter à soi, et éventuellement à Dieu pour une nuit ou quelques jours. Catholiques ou non-croyants, ceux qui passent par là repartent plus légers, fortifiés par ce temps de retraite personnelle. Cet accueil se passe aussi par ces rencontres. Les habitants du lieu portent une oreille attentive pour ceux de passage.

Si la vie de foi et de prière est partagée par les familles et colocataires, ceux-ci ne sont pas une concurrence aux paroisses voisines. Le jeudi, ils partagent une messe commune, mais chacun va dans une paroisse environnante, selon leur sensibilité. Et pour les fêtes liturgiques comme le Jeudi saint ou la Pentecôte, la priorité est donnée aux messes paroissiales.

Pour Quentin, un vrai plus de cet habitat, c’est une formation spirituelle et théologique que chacun peut vivre. "Dans les paroisses, il n’y a pas souvent l’occasion de se former sur des aspects de notre foi. Il y a souvent le catéchisme quand on est enfant. Si on veut aller plus loin, pour nourrir notre foi, il y a très peu de choses proposées."

Jean Lannoy

Également dans ce dossier, découvrez le témoignage de Célin, Amelken et leurs trois enfants, résidents au sein d'un béguinage au cœur Bruxelles. © DR

Catégorie : Belgique

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