Le Frère Franciscain Pierbattista Pizzaballa était à Bruxelles ce jeudi 9 mars. En l’église Notre-Dame des Victoires du Sablon, il a évoqué l’évolution politique en Israël et le dialogue entre responsables religieux. Ainsi que le départ des nombreux chrétiens qui quittent la Terre sainte.

L’Italien Pierbattista Pizzaballa est le patriarche latin de Jérusalem depuis le 24 octobre 2020. Auparavant, il était custode (c’est à dire supérieur) franciscain de Terre sainte. Sa visite, ce vendredi à Bruxelles, se faisait dans un cadre privé. L’homme a toutefois célébré la messe au Sablon, en présence des Chevaliers du Saint Sépulcre dont il est aussi le Grand Prieur, et de l’assemblée habituelle de la messe du soir. Entouré de Mgr Kockerols, de Mgr Harpigny et de quelques prêtres, la célébration eut lieu en diverses langues. Au terme de la célébration, le patriarche a pris la parole. Le jésuite Tommy Scholtes, porte-parole francophone de la Conférence épiscopale, était présent sur place. Voici son témoignage.
« Le Patriarche a été d’une grande franchise, parlant notamment de l’évolution politique d’Israël avec l’émergence au gouvernement actuel de partis plus extrémistes qui ne rend pas les dialogues plus faciles. Les dialogues entre les responsables religieux de toutes les grandes religions présentes à Jérusalem sont une chose, et les dialogues politiques en sont une autre. Plus que jamais, a-t-il insisté, ‘il faut travailler en réseaux entre les chrétiens’. Beaucoup d’écoles et d’hôpitaux sont organisés par des congrégations religieuses rendant de précieux services aux habitants locaux, avec un grand souci d’ouverture et d’accueil, et reconnus pour leurs mérites. Une montée de la violence est observée de toutes parts, y compris à l’égard des chrétiens. Certains monastères ont fait l’objet de déprédations.
Le départ de nombreux chrétiens de Terre Sainte se poursuit, ce qui rend la vie des communautés locales de plus en plus minoritaires. Le dialogue interreligieux existe bel et bien, mais il est rendu compliqué par l’organisation interne des religions qui n’ont pas toutes de responsables délégués, véritables représentants de leurs communautés, en particulier parmi les musulmans. Le patriarche a redit combien Jérusalem était le lieu par excellence où la paix, la coexistence entre les citoyens des grandes religions devait être recherchée, mais combien cette recherche était fragile.
Il a terminé par des remerciements chaleureux à tous ceux et celles qui par leur prière, leurs visites en pèlerins, et leur soutien financier, apportait leur soutien à la recherche de la paix.«