C’est un fait : il y a de moins en moins de vocations. Il reste une centaine de moines trappistes, des octogénaires pour la plupart. Un effet collatéral de ce constat est que les bières produites en abbaye peuvent perdre leur appellation, une fois le dernier moine parti. Cette réalité amène la « Trappiste d’Achel » à perdre son cachet d’authentification.

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L’été dernier, le prieur Gaby, âgé de plus de 80 ans, a quitté l’abbaye de Achel. Comme dans les autres abbayes trappistes (Chimay, Orval, Rochefort, Westmalle et Westvleteren), la bière y est encore brassée. Mais on vient d’apprendre qu’elle n’est plus autorisée à porter le label « Authentic Trappist Product » (ATP). En effet, pour y avoir droit, le brassage doit se faire par ou sous la supervision des moines.
Les moines de Westvleteren brassent encore eux-mêmes tandis que ceux des autres abbayes ont passé la main à des laïcs, même s’ils assurent toujours la supervision. A noter que les recettes des ventes de bières labellisées « Trappiste » sont destinées à la communauté monastique ou à des œuvres caritatives. En théorie, l’abbaye recevra encore des redevances de la part de la société commerciale qui reprend l’activité mais la bière est alors simplement dite « d’abbaye ».
Si le goût de la bière ne devrait pas changer ; certains regretteront sans doute qu’une double page de l’histoire de l’abbaye de Achel soit tournée.
NG