Sur RCF Bruxelles, l’évêque auxiliaire de Bruxelles, Mgr Jean Kockerols se souvient de sa rencontre avec le Benoît XVI et de leur échange au sujet de notre capitale. L’écrivaine Colette Nys-Mazure partage un regard critique mais bienveillant sur le pontificat du pape allemand.

Que pensait le pape émérite Benoît XVI de Bruxelles ? Mgr Kockerols se souvient
Quand Benoît XVI a été présenté comme nouveau pape, Jean Kockerols était curé et il se souvient très bien de l’évènement. Il se souvient aussi de sa nomination comme évêque puis de sa rencontre avec le pape.
C’est en effet le Pape Benoît XVI qui a nommé en 2011 Jean Kockerols, évêque auxiliaire de l’Archidiocèse, plus spécifiquement en charge de l’Eglise à Bruxelles. L’occasion pour Mgr Kockerols de rencontrer le Pape avec tous les autres évêques nommés durant l’année. « Une rencontre mémorable », se souvient Mgr Kockerols.
L’événement se passe en septembre 2011 à Castel Gandolfo : discours de Benoît XVI, photo de famille… et puis, une rencontre individuelle. Les évêques patientent pour pouvoir rencontrer le Saint-Père pendant quelques minutes. Arrivé au tour de Mgr Kockerols, il est présenté comme nouvel évêque auxiliaire pour Bruxelles. « Benoît XVI me regarde, raconte Mgr Kockerols, un peu ébahi, en me disant : Bruxelles, ah là où il y a tellement de problèmes ». Une remarque qui a surpris le nouvel évêque, qui s’est alors emparé des mains du Saint-Père pour lui demander de prier pour Bruxelles.
La surprise passée, Mgr Kockerols aurait aimé dire à Benoît XVI : « des problèmes, nous en aurons jusqu’à la fin de notre vie. Je préfère parler d’une ville de défis ! ».
Au final, reconnaît l’évêque auxiliaire pour Bruxelles, ce dialogue surprenant l’a accompagné positivement pendant les premières années de son épiscopat.
Un Pape modeste, cultivé, mais freiné dans son action
Colette Nys Mazure, essayiste, écrivaine, poète nous propose son regard sur le pontificat de Benoît XVI.
« Une question pas facile », reconnaît l’écrivaine. Elle avoue qu’en avril 2005 lors de son élection, elle avait été déçue. Elle attendait un Pape africain ou asiatique, et non un nouvel européen. Mais elle ajoute qu’au fil des année, elle lui a reconnu des qualités objectives.
C’est son attitude modeste et attentive qui lui a fait changer d’avis. Ainsi que son attitude par rapport au scandale de la pédophilie au sein de l’Eglise. Et son attention à la réconciliation des Eglises. « Il a payé de sa personne », admet Colette Nys-Mazure, mais en toute modestie sans le charisme d’un Jean XXIII ou d’un Jean-Paul II. Son regard a ainsi changé au fil des ans.
De son pontificat, elle retiendra son attitude face au scandale de la pédophilie : « il était temps que l’Eglise demande pardon », estime Colette Nys-Mazure.
A propos de la place des femmes dans l’Eglise, elle déplore que la question n’ait pas fait l’objet d’une réflexion. Mais elle estime, aussi, qu’il est très difficile de juger l’action de Benoît XVI sans tenir compte de la solitude du pouvoir, de l’influence de la curie.
« J’ai le sentiment d’un homme bourré de dons, mais freiné, empêtré… Je n’aurais pas voulu être à sa place », conclut l’écrivaine.
Textes de Frédérique Petit (RCF Bruxelles)
Plus d’articles
Sur RCF Bruxelles, retrouvez également « Le pape émérite était-il un conservateur ou un traditionnaliste ? » et « Benoit XVI – un pape féru d’Europe« .
Benoît XVI, un pape théologien
Des milliers de fidèles affluent depuis lundi matin au Vatican pour rendre un dernier hommage à Benoît XVI, mort samedi à 95 ans. Son corps est exposé sous les ors de la basilique Saint-Pierre de Rome avant ses funérailles jeudi. On est cependant loin de la foule qu’on avait connue lors du décès de Jean-Paul II. Rien d’étonnant, explique Christophe Herinckx, théologien et journaliste à Cathobel.