Ce vendredi 21 octobre, à l’initiative de la Coalition Climat, près de 40.000 jeunes devraient se lever pour le climat (#standupforclimate !). Objectif : faire passer un message fort depuis les lieux où ils seront. Dans la foulée, dimanche 23 octobre, les organisateurs espèrent accueillir une marée humaine dans les rues de Bruxelles (#Walkforyourfuture). Les catholiques en seront-ils ?

C’est par le biais de la justice climatique que plus de 90 organisations de la société civile belge se rassemblent donc sous la bannière de la Coalition Climat. On y retrouve des organisations de protection de la nature et de l’environnement, de coopération au développement, des syndicats, des mutualités, des mouvements de jeunesse et des mouvements citoyens.
L’an dernier, l’action « “Wake up for climate !”, “Réveillez-vous !” avait mobilisé plus de 100 écoles, le 8 octobre. Deux jours plus tard, le dimanche 10 octobre, 50.000 personnes défilaient dans les rues de Bruxelles. Malgré ces appels citoyens, la classe politique n’a pas apporté de réponse à la hauteur des enjeux. Et, un an plus tard, on relève que, déjà, la moitié des êtres humains vit dans des contextes très vulnérables et que la biodiversité s’effondre de façon inquiétante (69% d’espèces en moins depuis 1970).
Il faut mobiliser un large public pour faire pression auprès des décideurs politiques afin qu’ils appliquent des mesures fortes, selon la Coalition Climat : « Parce qu’il faut agir vite, fort et ne laisser personne sur le côté. »

L’heure n’est plus au réveil mais à l’action
Chaque année qui passe voit le thermomètre continuer de grimper. Inondations, records de chaleur, sécheresses, incendies… aucune région du monde n’échappe aux catastrophes aujourd’hui.
Agir pour limiter les pertes et dommages devient donc une nécessité car les effets du dérèglement climatiques seront irréversibles pour l’ensemble des êtres vivants. Aujourd’hui, comme l’a souligné le GIEC dans son dernier rapport, la question n’est plus “Peut-on arrêter le dérèglement climatique ?”, mais bien “Comment allons-nous nous y adapter et le limiter au maximum ?”.
La justice climatique en point de mire de la COP27
Présidée par l’Egypte, la COP27 sera une COP « africaine » et portera donc en priorité sur les enjeux des pays en développement. Les questions de justice climatique seront donc aux cœurs de tous les débats : est-ce que les pays riches seront à même d’enfin respecter leurs engagements en matière de financement international ? Est-ce qu’un accord sera trouvé sur le très contentieux mécanisme d’assistance pour les victimes des changements climatiques ? Qu’en serait-il de la question de la sortie des énergies fossiles ? Est-ce que les nations les plus polluantes seront à même de montrer la voie et de déposer des plans climat plus ambitieux ?
Le CNCD-11.11.11 – membre de la Coalition Climat – souligne un enjeu primordial pour notre pays : « En tant que pays riche, la Belgique doit œuvrer activement à ce que la COP27 aboutisse sur un compromis équitable pour les pays en développement. Cela revient à, via la voix de l’Union européenne, pousser pour des positions ambitieuses sur le dossiers du financement climat international et des pertes et préjudices mais aussi, au niveau national, de venir avec des engagements rehaussés afin d’être un acteur crédible sur la scène internationale. A titre d’exemple, le CNCD-11.11.11 demande à la Belgique de rehausser sa contribution au financement climat international à 500 millions d’euros par an d’ici 2024 ; additionnels à l’aide publique au développement. »
Prendre chacun nos responsabilités
Oui, la crise climatique est là et bien là. Dans de nombreuses régions du monde, le réchauffement fait des ravages. En Belgique, on en voit les premiers effets, comme les vagues de chaleur, les premiers signes de sécheresse ou les funestes inondations de l’été dernier. Et maintenant, les prix s’envolent : énergie, alimentation,… Le conflit en Ukraine joue un rôle non négligeable mais les conséquences posent d’autant plus les questions de justice climatique.
Chacun doit donc prendre ses responsabilités. Le CNCD 11.11.11 interpelle par ailleurs : « Cela ne sert à rien de marcher pour le climat ? Faux. Sans des manifestations de masse, l’urgence climatique passerait derrière d’autres priorités. Sans elles, jamais, par exemple, l’Europe ne se serait dotée d’un Green Deal. ».
Les croyants invités à être présents avec les autres
Et justement, comment se positionnent les catholiques sur ce point ? Ils seront certainement nombreux à venir marcher dimanche avec les associations dans lesquelles ils sont engagés ou simplement en famille ou entre amis. Mais il est et sera difficile de quantifier leur participation.
Du côté des évêques c’est un sujet qui interpelle, nous assure-t-on. Eux-mêmes ne seront pas présents car leurs agendas sont souvent déjà remplis depuis longtemps. Mais est-ce bien leur place ? Tommy Scholtes, porte-parole de la Conférence épiscopale, relève que les évêques encouragent très régulièrement les membres de l’Eglise à s’engager dans l’esprit de Laudato si’. Ainsi au quotidien, des actions sont mises en place. A titre d’exemple, il cite, en Flandre, le projet EcoKerk et, en Wallonie, les référents à l’écologie intégrale.
Pour les grandes manifestations, comme celle prévue dimanche, l’implication des évêques semble plus délicate relève le père Scholtes qui précise : « Le peuple de Dieu est certainement présent mais discret. Il peut être levain dans la pâte mais n’a pas besoin de s’afficher comme tel. Il faut simplement être ensemble avec les autres ». Dans les diocèses, et en particulier celui de Liège – qui, rappelons-le, a été le premier à se déclarer « en transition écologique » -, l’accent est mis sur la participation active des communautés et paroisses pour ce genre d’événements.
Par ailleurs, suite au Summer Camp Laudato si’ – organisé cet été par les référents à l’écologie intégrale – plusieurs participants ont décidé de se retrouver à la marche de ce 23 octobre. Ils marcheront sous la bannière d’Entraide et Fraternité.
Nancy Goethals