
L’abbaye de la Coudre est située à Laval, en Mayenne. C’est une abbaye trappiste française, fondée en 1859. Elle peut paraître récente, mais cette abbaye a déjà connu de nombreuses péripéties notamment durant la révolution. De sa fondation jusqu’à aujourd’hui, Divine Box vous raconte tout sur l’histoire de l’abbaye de la Coudre.
Le commencement
En 1816, après la difficile période de la Révolution, dix moniales trappistines originaires de Darfeld (en Allemagne) s’installent près de Laval, au prieuré Sainte-Catherine. Elles suivent les traces de leurs frères moines de Port-du-Salut, qui se sont installés juste avant à Entrammes, à côté de Laval. Six ans plus tard, c’est le début du rayonnement ! Les sœurs créent une école pour les jeunes filles pauvres de Laval.
Cependant, en 1855, un incident bouleverse la vie de la communauté : une ligne de chemin de fer va être construite au beau milieu de la propriété ! Pas de chance… Les sœurs ne se laissent pas abattre et décident d’acheter deux terrains au sud de la ville : la Grande et la Petite Coudre. Les sœurs lancent de grands travaux en 1856, et hop, un an plus tard, la nouvelle abbaye de la Coudre est déjà prête pour accueillir la communauté. Incroyable non ?

Une production de fromage
Avec toutes ces péripéties, les sœurs doivent trouver une nouvelle activité. En effet, leur école ferme en 1858… Heureusement, les moines de l’abbaye du Port-du-Salut volent à leur secours… avec du fromage. Eh oui, les frères se sont lancés dans la production artisanale de fromage, avec notamment leur petite pépite, que vous connaissez: le “Port-Salut”, qui cartonne ! Avec leurs nombreux conseils et leur soutien, les trappistines de l’abbaye de la Coudre construisent donc leur propre fromagerie artisanale en 1868. Leur fromage se nomme la “Trappe de la Coudre”, fabriqué artisanalement et avec amour par les soeurs.
Cependant, l’histoire est loin d’être terminée… En effet, dans les années 1980, une personne s’infiltre dans la fromagerie des sœurs et vole leur recette de fromage. Il va tout de suite changer le nom du fromage afin d’évoquer le savoir-faire monastique, le produire à l’échelle industrielle, et le distribuer tout près de l’abbaye ! Les ventes des sœurs baissent alors ce qui met en danger la stabilité financière de l’abbaye. Aujourd’hui, ce fromage dérobé passe toujours à la télévision, on vous laisse deviner le nom… Incroyable, non ?
Bref, en 1995, les trappistines de l’abbaye de La Coudre sont obligées de sous-traiter leur production de fromage par manque de moyen financier. Heureusement, on leur laisse la meilleure partie car elles se concentrent sur l’affinage. C’est encore le cas aujourd’hui à l’abbaye.
Accueil des nécessiteux durant les guerres
Les sœurs de l’abbaye de la Coudre, très généreuses, ont eu un rôle important pendant les guerres. L’accueil des nécessiteux est en effet un point primordial dans leur vie. Elles ont l’occasion de le faire à plusieurs reprises dans leur histoire :
- Lors de la guerre de 1870, l’abbaye décide d’ouvrir ses portes à plusieurs centaines de blessés.
- Pendant la Première Guerre mondiale, elles proposent de nouveau leurs grands bâtiments pour soigner les soldats blessés du front.
- Et pour finir, en 1940, elles vont jusqu’à prêter la moitié de leurs bâtiments aux séminaristes de Laval, le séminaire étant réquisitionné par les Allemands.
Beaucoup de fondations au compteur
L’abbaye de la Coudre a pu créer de nombreuses autres abbayes au cours du temps ! C’est ainsi qu’elle est à l’origine de l’abbaye d’Ubexy (en 1841), puis de Clairefontaine (en 1845), mais aussi de Chambarand, de Belval (en 1893), d’Igny (en 1929), de Campénéac (en 1953), ou encore du Jassonneix (en 1981). L’abbaye enverra aussi plusieurs sœurs au Japon et au Cameroun.

Et aujourd’hui ?
Aujourd’hui, à l’abbaye Notre-Dame de la Coudre, la communauté compte quarante-cinq sœurs trappistines. Elles continuent de suivre la règle de saint Benoît, basée sur la prière et le travail. Ainsi, elles prient huit fois par jour (premier office à 4h !) et assurent leur subsistance par leur artisanat monastique. Elles passent beaucoup de temps dans l’affinage du fromage dans les caves de l’abbaye. Et en plus des petites tâches quotidiennes (ménage, cuisine…), elles se sont aussi lancées dans le travail du cuir, et dans la production de préparations pour entremets. Dynamiques les sœurs !

Du flan, mais pas seulement !

La principale source de revenus des sœurs est leurs préparations pour entremets. Elles ont commencé en 1974, et c’est maintenant un incontournable dans les produits monastiques. Dans leur atelier, elles fabriquent la poudre à partir d’ingrédients 100% naturels, sans trace de vilains colorants ou conservateurs… Les sœurs commercialisent aujourd’hui huit parfums: vanille, cacao, café, praliné, citron, et framboise (présents dès le début), ainsi que caramel et pistache (plus récents). Miam ! Et leur plus grand succès : le parfum à la vanille !
Et pour tester leurs produits ?
On vous propose de cuisiner tout en goûtant les préparations pour entremets des sœurs de la Coudre ! Le mieux pour ça est bien-sûr de vous rendre directement sur place, et en profiter pour rendre une petite visite aux sœurs : Abbaye Notre-Dame de la Coudre, rue Saint-Benoît, 53000 Laval. Ou alors, si vous n’êtes pas dans le coin, vous pouvez retrouver les produits de l’abbaye de La Coudre sur la boutique monastique en ligne de Divine Box !
Source: Divine Box