Le rédacteur en chef de Tertio s’apprête à quitter son poste. A partir de son expérience de journaliste chrétien, il évoque la situation de l’Eglise en Flandre et le climat anti-catho qui y règne. Pour autant, cet homme de 46 ans, philosophe et théologien, ne se laisse pas gagner par la désespérance et nous invite à aimer notre temps.

Dans le paysage médiatique catholique flamand, c’est un petit séisme qui se prépare. Après cinq années passées à la tête de l’hebdomadaire Tertio, Emmanuel Van Lierde va quitter son poste dans quelques semaines. Une nouvelle vie s’offre à lui: il va demeurer dans le paysage chrétien, mais s’engager dans la voie de l’étude et de la recherche, particulièrement dans le domaine des soins de santé.
Dix jours après le Dimanche des médias, il nous semblait important de permettre à nos lecteurs de découvrir la belle personnalité et la riche réflexion de ce chrétien convaincu, attaché à la Bible, paroissien fidèle, leader d’opinion en Flandre. Mais méconnu en Belgique francophone.
Depuis 2017, vous êtes rédacteur en chef de Tertio. Cet important hebdomadaire a été créé en 2000, dans un contexte un peu particulier…
A l’époque, la sécularisation de notre société commençait à se faire sentir fortement en Flandre, et notamment dans les médias. On assista alors à la conjonction de trois facteurs.
Lesquels?
Plusieurs journaux historiquement catholiques, comme De Standaard, Het Volk ou De Gazet van Antwerpen, étaient en train de se couper de leurs racines – voire de devenir anti-catholiques. Or, plusieurs journalistes actifs dans ces journaux étaient attachés à l’idée de faire entendre une voix chrétienne dans la presse. Parallèlement, plusieurs mouvements religieux nouveaux, tels que les Focolari ou Sant’Egidio, réfléchissaient à la possibilité de disposer de leur propre périodique. Enfin, troisième facteur, l’Eglise diocésaine percevait ce changement d’époque. En 1995, lors de la béatification du père Damien à Koekelberg, elle avait bien constaté que la couverture médiatique avait été très négative. En 1999 arrive le gouvernement Verhofstadt, sans les sociaux-chrétiens et désireux de légiférer dans les matières éthiques. L’Eglise a alors voulu la création d’un média chrétien capable de réagir rapidement sur l’actualité. C’est dans ce contexte que Tertio est né. Avec la volonté de mettre l’accent sur la politique et la société plus que sur la spiritualité.
Propos recueillis par Vincent DELCORPS

Découvrez la suite de cet article dans le Journal Dimanche
Profitez de nos offres partir de 35 €/an. Contactez-nous en ligne, au 010 / 77 90 97 ou via abonnement@cathobel.be