Au mois de janvier 2022, Le Pérou a connu une grave catastrophe écologique provoquée par le déversement accidentel de 6000 barils de pétrole brut au large des côtes nord de Lima. Cette marée noire a souillé 21 plages et provoqué la mort de différentes espèces marines. Elle a laissé les pêcheurs sans ressource et a entraîné la fuite des touristes. Les populations indigènes du Pérou se battent sans relâche depuis des décennies pour faire reconnaître leurs droits à vivre dans un environnement sain et exempt des métaux lourds produits par l’activité pétrolière. En l’absence d’un cadre législatif clair et précis et d’un système juridique impartial et incorruptible, il demeure très difficile de contraindre les compagnies pétrolières, souvent transnationales, à mener des politiques d’assainissement et de décontamination des territoires pollués. Les populations autochtones sont ainsi devenues les gardiennes de l’environnement. Malheureusement, lorsque des leaders indigènes tentent de mobiliser la population en signalant les effets néfastes de certaines actions des entreprises sur la faune et la flore, ils se voient taxé d’antipatriotiques et d’anti-développement. Ainsi criminalisés et stigmatisés, leurs voix ne trouvent plus d’oreilles pour les entendre. C’est pourquoi certains collectifs et certaines associations se battent afin que l’accord d’Escazù soit ratifié par le Pérou dans les plus brefs délais. Il s’agit du premier accord international signé par vingt-quatre pays d’Amérique latine et des caraïbes donnant le droit d’accès à l’information sur l’environnement, prévoyant la participation du public aux questions environnementales ainsi que sur la justice environnementale. Les observateurs estiment qu’il s’agirait d’une avancée considérable pour les populations péruviennes.