Le 7 avril dernier, l’émission satirique De Ideale Wereld de la VRT a diffusé une parodie du film culte La Liste de Schindler, dépeignant Oskar Schindler, non comme l’industriel allemand qui a embauché dans ses usines plus de 1000 juifs, sauvant ainsi leur vie, mais comme le fondateur d’une entreprise de biscuits Cent Wafers. Ce sketch fait écho à la pénurie des Cent Wafers suite à la guerre en Ukraine, mais, pour l’Organe de Consultation entre Chrétiens et Juifs en Belgique, cette parodie macabre « pose des questions pénibles et urgentes ».

Le programme de la VRT intitulé “De Ideale Wereld” (Le monde idéal), diffusé le O7 avril 2022, a épinglé de la guerre en Ukraine la pénurie probable, imminente, temporaire des biscuits Cent Wafers pour parodier le chef-d’œuvre cinématographique ‘La Liste de Schindler’ de Steven Spielberg. Dans un clip-vidéo de quelques minutes, nous voyons Oskar Schindler, non comme l’industriel allemand et membre du parti nazi qui, dans la Seconde Guerre Mondiale a embauché dans son usine de métal émaillé en Pologne plus de mille Juifs, sauvant ainsi leur vie, mais comme le fondateur d’une entreprise de fabrication de biscuits Cent Wafers. Il embauche des Juifs pour leur fabrication.
Nous avons décidé de ne pas publier ici le sketch en question. Mais sachez, pour en saisir la teneur, que l’on y voit notamment la petite fille juive au manteau rouge, personnage central du film, tenir un paquet de Cent Wafers dans les mains et être soupçonnée de voler le dernier paquet de biscuits. Plus loin, le départ des camions de l’entreprise Schindler’s Jodenkoeken B.V. touche la théorie du complot selon laquelle les Juifs dirigeraient le monde et insinue sa fin.
La fin du clip fait un saut dans le temps et dans l’espace : le spectateur se trouve 50 ans plus tard, devant le Kotel, à Jérusalem où les femmes Juives avec leurs enfants déposent un paquet de biscuits Cent Wafers sur le tombeau de Oskar Schindler. Traditionnellement, les Juifs rendent hommage à leurs défunts, non par des fleurs, mais en posant une petite pierre sur le tombeau. Comme le souligne l’OCJB, Organe de Consultation entre Chrétiens et Juifs en Belgique, dans leur communiqué : « la transposition d’une petite pierre, ayant une valeur symbolique profonde, vers un paquet de biscuits Cent Wafers, provoque une hilarité d’un très mauvais goût. »

Pour l’OCJB, ce clip-vidéo pose des questions pénibles et urgentes.
« Pénibles car plus de 75 ans après la Seconde Guerre Mondiale, nous n’avons pas encore réussi à parler des pages les plus sombres de l’histoire du peuple Juif et de l’histoire Européenne de manière à ne blesser personne, et la mea culpa n’a pas encore engendré des paroles de guérison. Les plaisanteries cyniques ou sadiques n’ont jamais aidé à traverser les épreuves de l’histoire et ni celles de la vie. »

« Urgentes car les idéologies totalitaires et les régimes politiques extrémistes qu’elles promeuvent, inspirent encore les dirigeants et les puissants du moment qui les mettent en œuvre. Le désir de renforcement du pouvoir des uns, et l’utopie d’une paix durable acquise, des autres, finissent par aveugler. Ne pas vouloir voir devient facilement ne plus pouvoir voir. La guerre en Ukraine était devant notre porte. »
En conclusion, l’Organe de Consultation entre Chrétiens et Juifs en Belgique déplore que la VRT, une entreprise publique chargée du service public, donc financée par les citoyens, ait pu diffuser une production si irrespectueuse. « Faisons mieux et visons des valeurs supérieures qui nourrissent l’esprit et le cœur, et encouragent aux nobles engagements ! », demandent-ils.
C.L. avec Ds. H. Sinnaghel et L. Verbouwe de l’OCJB
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