Du 18 au 19 mars, des marcheurs de tous horizons et milieux sociaux ont entamé la troisième Rando de la diversité. Isabelle Eliat, cofondatrice de Sortir de la violence, livre un récit en mots et en images de cette journée.

« Allo ! C’est ici la famille qui héberge le jeune Mamadou sans papiers… Mais qu’est-ce que vous lui avez fait à ce garçon ? » dit une grosse voix au téléphone. « Il est revenu avec des étincelles dans les yeux ! Il demande quand est la prochaine Rando?«
« EVERY HUMAN MATTERS » (chaque être humain compte), c’est le thème qui a inspiré les différentes étapes et moments forts de cette 3ème édition de la Rando de la Diversité (24h en tout). Nous portons tous, dans nos lignées, des traces d’une migration forcée, de séquelles de guerres ou autres blessures indélébiles. C’est ce qui nous a marqués lorsque, à la veillée, en petits groupes, nous nous sommes raconté nos « petites » et « grandes histoires ».

Tout faire pour éviter la guerre
Au Mémorial Kongolo à Gentinnes où nous avons passé la nuit, le Père Joseph Burgraff nous a expliqué comment ce lieu est aussi chargé d’une histoire de vies sacrifiées sur fond de conflits armés. « La guerre est une SALOPERIE ! N’oubliez jamais ça : il faut TOUT faire pour l’éviter !!« . C’est par ces mots que Paul Van Ruychevelt, Passeur de Mémoire, conclut sa visite guidée du cimetière militaire de Chastre où soldats musulmans, chrétiens et autres reposent côte à côte… Il nous explique comment on découvre maintenant que des séquelles des traumatismes de la Shoah se transmettent (et s’amplifient parfois) jusqu’à la troisième génération ! Voilà de quoi motiver les marcheurs de cette Rando qui se veut justement œuvrer à contre-courant de tout ce qui divise ou empêche le vivre-ensemble, alors que la guerre est à nos portes!
Le repas de midi, au soleil dans un jardin paradisiaque prend un air de fête : on célèbre la présence les uns des autres. Le soir, bien fatigués par la densité des échanges et les 17 km dans les chaussures, c’est à la mosquée de Louvain-la-Neuve, autour d’une bonne tasse de thé et biscuits que nous écouterons le témoignage poignant d’une hébergeuse dont les migrants ont transformé la vie.
Oui, partager, vivre et marcher ensemble dans une précieuse diversité nous paraît à tous plus vital que jamais. Puissions-nous prolonger cet esprit inclusif dans le quotidien de nos vies !
On remet ça l’année prochaine ! (30 avril-1 mai 2023. Thème et étapes encore à inventer…)
D’ici là, les marcheurs sont déjà invités par les jeunes musulmans du groupe à se retrouver pour partager un iftar ensemble.
Isabelle Eliat