Dans son message pour le Jeudi saint “Du don, à l’alliance – Du presbytérat, au sacerdoce”, Monseigneur Delville souligne une dimension fondamentale de l’être humain qui se manifeste par le don de soi au sein des autres en suivant l’exemple de Jésus et en signe de la nouvelle alliance.
Offrir une partie de nous, comme Jésus a offert sa vie
Comme il est d'usage en ce jour saint, Mgr Jean-Pierre Delville commence son message en souhaitant "une très bonne fête" à tous les prêtres, diacres, acteurs pastoraux et religieux·ses. Puis il se penche sur cette date-clé du Jeudi saint, commémorant l'institution par Jésus-Christ du sacrement de l'Eucharistie, il y a plus de 2000 ans. En offrant son corps et son sang à ses disciples, Jésus manifeste qu'il offre sa vie pour nous : "Ce don de soi est un sacrifice de ce qu’il a de meilleur et de plus beau à donner", souligne Mgr Delville.
Aujourd'hui, les prêtres et les diacres, accompagnés par les ministres laïcs et l'assemblée des fidèles, renouvellent ce sacrifice à travers l'eucharistie. Par celle-ci, ils mettent en relief une dimension fondamentale de l'être humain : en offrant une partie de nous-même, on entre en relation avec l'autre.
Pour Mgr Delville, pas besoin de se cantonner au seul sacrement du corps et du sang du Christ. L'être humain peut, dans son quotidien, offrir une partie de son temps, de sa disponibilité, de son affection, s'ouvrir aux besoins des autres et, in fine, contribuer à une solidarité entre tous. "Pour arriver à cela, l’être humain a besoin de la parole, qui lui permet d’entrer en communication avec l’autre et d’apprécier ses besoins et ses attentes" note l'évêque de Liège. "Au début de sa vie [...], l’enfant apprend à tenir compte des besoins de ses parents et pas de ses seuls besoins ; c’est ainsi qu’il apprend à « différer ses désirs », à aimer, grâce à la parole et à la mémoire. Chacun reconnaît ses limites et chacun se sépare d’une partie de son autosuffisance."
"Le don de soi passe par la souffrance"
"Le prêtre, ainsi que les autres acteurs pastoraux, fait aussi cette expérience par son ministère : il donne une partie de lui-même à sa communauté chrétienne, aux hommes et aux femmes dans le besoin, et à Dieu lui-même, en réponse au don de sa grâce", poursuit Mgr Delville, pour qui ce don de soi est accompagné d'une parole qui vient de Dieu et retourne à Dieu, tout en étant actualisée dans la prière et la célébration.
En cette période tourmentée, le don de soi est plus que jamais nécessaire, bien que fortement mis à mal : "Dans ce temps de guerre en Europe, le don de soi passe aussi par la confrontation à la souffrance et à la mort, tout comme par le défi de la solidarité et de la recherche de la paix". Devant un futur toujours plus énigmatique, les prêtres et diacres ont un rôle à jouer dans ce monde en mouvement et se doivent, plus que jamais, être des signes actifs de cette dynamique de don de soi, révélant tantôt leurs limites, tantôt leurs solidarités, à la lumière d'une parole échangée : "Le presbytérat, au sens de la responsabilité du presbytre pour sa communauté, est aussi un sacerdoce, un échange de dons", pointe le prélat du diocèse de Liège.
Mgr Delville termine son message en invitant chacun des prêtres, diacres, acteurs pastoraux et religieux·ses, à vivre en profondeur le sens de son engagement, "tant la dimension du presbytérat que celle du sacerdoce" afin qu'il et elle soit toujours le témoin du mystère d'alliance que Dieu offre à toute l'humanité. "Votre rôle est incontournable et votre mission est salutaire pour toute l’humanité !" conclut-il.
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Clément Laloyaux (avec Service de Presse & de Communication du diocèse de Liège)