Au cours du vol de qui le ramenait de Malte, ce 3 avril, François a répondu aux questions des journalistes sur l’actualité en Ukraine et sur les tentatives à son niveau d’œuvrer pour la paix. Une rencontre avec le patriarche Kirill serait aussi possible.

« Nous n’apprenons pas ! Que le Seigneur ait pitié de nous, de nous tous, nous sommes tous coupables! »: tels ont été les mots du Pape François aux journalistes sur le vol de retour de Malte, qui après avoir rappelé ce qui l’avait frappé dans l’accueil de l’île, est revenu sur le thème de la guerre.
Accueil des migrants
A une question sur sa visite dans un centre d’accueil des migrants, puisque Malte est en première ligne pour ceux qui arrivent de Lybie, le pape tonne: « les choses que j’ai entendues là-bas sont terribles, la souffrance de ces gens pour arriver ici, et ensuite les camps, il y a des camps de concentration, qui sont sur la côte libyenne, quand ils sont expulsés. Cela semble criminel, n’est-ce pas? C’est pourquoi je pense que c’est un problème qui touche le cœur de chacun. Tout comme l’Europe fait généreusement de la place aux Ukrainiens qui frappent à sa porte, il en va de même pour les autres qui viennent de la Méditerranée.«
« Je suis prêt à tout… »
Les journalistes présents dans l’avion ont évidemment évoqué la perspective d’un voyage à Kiev puisque le pape a souvent fait référence à sa proximité avec ce que vit le peuple ukrainien. Concernant les efforts pour la paix, François répond: « Je suis prêt à faire tout ce qui doit être fait, et le Saint-Siège, surtout le volet diplomatique, le cardinal Parolin et Monseigneur Gallagher, font tout, vraiment tout. Nous ne pouvons pas rendre public tout ce qu’ils font, par prudence, par confidentialité, mais nous touchons la limite de notre travail. Le président polonais a demandé à l’un d’entre eux d’envoyer le cardinal Krajewski rendre visite aux Ukrainiens qui ont été accueillis en Pologne. Il y est déjà allé deux fois, il a amené deux ambulances et est resté avec eux. Il y retournera une autre fois, il est prêt à le faire.«

Le pape évoque aussi dans ses réponses la question d’un voyage à Kiev: « plus d’un me l’a demandé, J’ai répondu sincèrement que j’étais dans l’idée d’y aller, que j’étais toujours disponible. J’ai dit que c’était sur la table, que c’était l’une des propositions présentées, mais que je ne savais pas si cela pouvait se faire, si c’était opportun de le faire et si c’était pour le mieux, ou s’il convenait de le faire et que je devais le faire, tout cela est dans l’air. » Une autre option consisterait en une « rencontre avec le patriarche Kirill » qui pourrait prendre place au Moyen-Orient. « Voilà les choses telles qu’elles sont maintenant« , conclut-il sur ce point.
Repenser la paix
Lorsque les journalistes interrogent le pape sur son message envers Vladimir Poutine, François répond en insistant sur le schéma de paix, qui devrait remplacer le scénario de guerre à l’œuvre dans le monde. « Chaque guerre est née d’une injustice, toujours. Parce qu’il y a un schéma de guerre. Il n’y a pas de schéma de paix. Par exemple, investir en achetant des armes. Ils disent : mais nous en avons besoin pour nous défendre. C’est le schéma de la guerre. Lorsque la Seconde Guerre mondiale s’est terminée, tout le monde a respiré un « plus jamais la guerre » et la paix. Un vaste engagement pour la paix a également commencé avec la volonté de ne pas donner d’armes, des armes atomiques à l’époque, pour la paix, après Hiroshima et Nagasaki. […] Il y avait alors tant d’espoir dans l’action des Nations unies. Mais le schéma de la guerre s’est à nouveau imposé. Nous ne pouvons pas penser à un autre modèle, nous ne sommes plus habitués à penser au modèle de la paix.«
AFdB (D’après Vatican News)