Les éditions Salvator publient un cinquième ouvrage de la collection « Chemins d’étoiles ». Un auteur y évoque un lieu, en rapport avec un itinéraire spirituel. L’essayiste, romancière et poète, Colette Nys-Mazure s’y dévoile dans son mouvement du quotidien.

En début d’après-midi, inutile d’espérer joindre Colette Nys-Mazure par téléphone. C’est un moment que l’écrivaine belge a réservé pour aller marcher dans son quartier ou un peu plus loin. Un petit carnet, un crayon, et de bonnes chaussures, la voilà équipée !

En parcourant ce livre publié dans la collection Chemins d’étoiles aux éditions Salvator, nous pouvons avoir l’impression de l’accompagner dans ces balades quotidiennes. Par la justesse de ses mots, et le rythme qu’elle donne aux phrases, Colette Nys-Mazure donne cette capacité de sentir les conditions de cette marche : risque de glisser à tel endroit, petite trace de pluie dans cette rue, les jeunes qui discutent un peu plus loin… L’auteure résume ainsi cette expérience : « respirer le même air tout en l’éprouvant différemment« .
Le Christ, ce Marcheur qui nous précéde
Dans cet ouvrage, Colette Nys-Mazure décrit différents types de marches, comme des touches de couleurs qui apparaissent par mouvements concentriques. Elle raconte le fait de se mettre en mouvement seule ou accompagnée. Elle évoque également ces marches de gare en gare où elle rencontre une population affairée. Un autre chapitre est consacré aux promenades le long des cours d’eau. Au fur et à mesure de l’ouvrage, apparaissent des visions plus pointues de ces « sentiers d’intime profondeur » qui façonnent l’écrivaine. Elle aborde son chemin spirituel, sur les pas de « ce Marcheur qui nous précède sur tous les chemins de l’existence« .
Pour ceux qui connaissent un peu l’engagement social de Colette Nys-Mazure, il ne sera pas étonnant de trouver dans cet ouvrage un chapitre consacré aux routes de l’exil. « comme chacun, relève l’écrivaine plus loin, je suis constamment amenée […] à changer de point de vue. » Sans doute à l’issue de cette lecture, certains pourront décider à son image, de prendre la résolution de faire un pas chaque jour. Signalons d’ailleurs, comme l’auteure le mentionne en annexe de l’ouvrage, que son écriture a été commencé au cœur du deuxième confinement fin 2020. Il ne faut donc pas forcément attendre la pleine liberté ni des conditions idéales pour marcher et noter les impressions rencontrées le long de ce chemin.
Anne-Françoise de Beaudrap
« Par des sentiers d’intime profondeur » de Colette Nys-Mazure, éditions Salvator, 205 pages.