Le célèbre sorcier à la cicatrice fête en quelques mois un double anniversaire : les 25 ans de la parution du premier tome de la saga littéraire et les 20 ans de la sortie du premier opus au cinéma. Dans le Dimanche n°4, paru ce 26 janvier, nous parcourons et décryptons les liens, explicites ou voilés, qu’entretient Harry Potter avec la foi et l’Eglise. Pas eu l’occasion de le lire ? Profitez dès maintenant de cet article offert ⬇️

Dans l’univers créé par JK Rowling se côtoie une multiplicité de références qui vont de la mythologie grecque, aux légendes celtes en passant par l’histoire de l’humanité. Le grand méchant dans l’histoire, le mage noir Lord Voldemort, en est l’exemple le plus illustratif puisqu’il s’apparente en tout point à la figure d’Hitler. De notre côté, nous nous sommes amusés à retrouver, pour chacune des aventures d’Harry Potter, une référence ou allusion à peine voilée à la Bible et la chrétienté. Le résultat est étonnant !
1. Harry Potter à l’école des sorciers
Décapité de son vivant, le sorcier Sir Nicholas décide de devenir un fantôme pour hanter Poudlard. Loufoque et divertissant, le fantôme, que les élèves de Poudlard surnomment amicalement Nick-quasi-sans-tête – un bout de chair maintient toujours sa tête en place-, donne sa vision de la mort à Harry. Selon Nick, la mort n’est qu’un passage avant le voyage vers l’inconnu. Comme il avait peur de ce saut vers l’inconnu, il a décidé de revenir sous la forme d’un fantôme pour vivre une sorte de demi-vie. D’un point de vue spirituel, un lien peut clairement être établi avec le purgatoire et l’idée de vie après la mort enseignée dans l’Evangile.

2. Harry Potter et la Chambre des secrets
A la fin de l’aventure, Harry Potter est amené à affronter le Basilic, un énorme serpent monstrueux obéissant aux ordres de Lord Voldemort. Après une lutte acharnée, Harry parvient à transpercer la gueule du reptile à l’aide de son épée, tel … saint Georges terrassant le dragon ! Comme vous le constatez ci-dessous, la ressemblance entre les deux épisodes saute aux yeux.

3. Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban
Dans cet épisode, on fait la connaissance des « détraqueurs », des espèces d’épouvantails volants qui aspirent l’âme de leurs victimes par la bouche. Ces créatures des ténèbres sont reléguées au rôle de gardiens de la prison hautement surveillée d’Azkaban. D’un point de vue religieux, en se nourrissant de l’âme des hommes, les détraqueurs remplissent la fonction inverse de Dieu qui, dans la Genèse, insuffle l’ « anima » aux hommes.

4. Harry Potter et la Coupe de Feu

La sémiologie est un nom scientifique pour définir l’étude de signes et de symboles. Cette discipline peut être appliquée au cinéma car, comme on le sait, le langage cinématographique est un constant aller-retour entre signifiant et signifié. Par exemple, un tapis rouge peut signifier le sang qui s’apprête à couler. Le tic-tac d’une pendule, une bombe s’apprêtant à exploser. Les films Harry Potter sont une source intarissable d’interprétations et de comparaisons en tout genre.
Dans ce quatrième opus, la Coupe de Feu, vase magique chargé de sélectionner les participants au célèbre Tournoi des Trois Sorciers, ressemble en tout point à un calice. Preuve supplémentaire de cette concordance religieuse, la Coupe de Feu est conservée dans un reliquaire. Enfin, le rôle premier de la Coupe est de nommer les sorciers prêts à sacrifier leur vie lors du périlleux Tournoi des Trois Sorciers. En poussant l’interprétation un peu plus loin, on pourrait mettre en parallèle cette Coupe de Feu, annonçant les sorciers dont le sang va couler, avec le Saint Calice comportant le sang du Christ s’apprêtant à être crucifié. Ou encore estimer que la sélection des participants par la Coupe, avec tout le rituel des petits papiers et de la fumée qui l’entoure, est un clin d’oeil au processus d’élection pontificale (fumée blanche, bulletins de vote, …).
5. Harry Potter et l’Ordre du Phénix
L’intrigue principale de cette cinquième histoire est la quête par Harry Potter d’une prophétie annonçant comment anéantir Lord Voldemort. La prophétie, symbole religieux par excellence, est ici formulée tel un verset de la Bible et traite à plusieurs reprise d’un Seigneur et d’un sacrifice. Pas besoin d’être le plus grand des exégètes pour y percevoir les multiples concordances religieuses.
6. Harry Potter et le Prince de sang-mêlé

© Capture d’écran – Harry Potter et le Prince de sang-mêlé
Sachant qu’il est de toute façon condamné à mourir, le directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, répond aux attaques mortelles de Voldemort (collier ensorcelé, élève commandité pour le tuer, …) par la non-violence. Cette défense digne et pacifiste s’inscrit pleinement dans la voie de non-violence radicale prônée par le Christ : ne pas frapper en retour, agir avec dignité, quitte à y laisser sa vie. Et, en effet, Dumbledore périt à la fin de l’épisode, des mains d’un de ses professeurs acquis à la cause de Voldemort, et devient un martyr pour les sorciers de Poudlard.
7. Harry Potter et les Reliques de la Mort
Deux références religieuses sont repérables dans le cimetière de Godrick’s Hollow, là où sont enterrées d’antiques familles de sorciers. L’épitaphe sur la tombe familiale de Dumbledore est tirée de l’évangile selon saint Matthieu: « Car où est ton trésor, là sera aussi ton cœur ». [Mt 6: 21] Sur la pierre tombale des parents d’Harry est écrit : « Le dernier ennemi à détruire, c’est la mort ». Une citation tout droit issue du Premier épître aux Corinthiens. Deux clins d’oeil qui tendent à montrer que les sorciers étaient loin d’être hostiles à la bible.

Clément Laloyaux (avec TD)

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