Alors que l’année est sur le point de s’achever, nous prenons un dernier temps de relecture. L’évêque d’Anvers ne cache pas ses inquiétudes devant l’état de notre planète et dénonce les égoïsmes de l’Occident. Attaché au pape François, il en appelle aussi à de vrais changements à l’intérieur de l’Eglise.

La frontière linguistique ne laisse parfois filtrer que trop peu de choses. En Belgique francophone, le nom de Johan Bonny est vaguement connu. Peut-être se souvient-on qu’en 2015, lorsque le siège archiépiscopal de Malines-Bruxelles devint vacant, il fut alors question de lui. Sans doute est-ce plus encore pour ses prises de position sur l’homosexualité qu’on pense à Mgr Bonny. Mais à part ça, que sait-on de lui ?
Nous voulions (vous permettre de) mieux faire connaissance avec l’homme. Huit jours avant Noël, c’est donc avec impatience que nous avons traversé la frontière linguistique. Et avec beaucoup de bonheur que nous avons passé plus d’une heure et demie avec Johan Bonny.
Monseigneur, que retenez-vous particulièrement de l’année écoulée?
Je trouve que l’année avait bien commencé avec la non-réélection de Trump à la présidence des Etats-Unis. Je me souviens avoir regardé la télévision de nuit pour voir qui allait gagner. L’arrivée d’une autre personne, d’une autre mentalité, d’un autre coeur, fut pour moi un soulagement. Je retiens aussi les changements en Afghanistan: on s’est retiré d’un pays en plein désordre ; on a laissé derrière nous une population manquant de tout. Je pense également à la Syrie, où les problèmes continuent – même si on en parle moins. Évidemment, j’ai aussi suivi de près les questions climatiques. C’est un sujet de premier ordre. Les inondations exceptionnelles de juillet nous l’ont montré, mais pensons aussi à la sécheresse, aux feux de forêt ou aux tornades ailleurs… A l’échelle de la planète, la Belgique est un tout petit pays, mais elle a des complicités dans ce qui se passe ailleurs.
Des complicités?
Voulues ou non voulues. Mais force est de constater que nous faisons partie des pays les plus industrialisés et les plus riches. Nous nous appuyons sur un système mondial qui permet de faire venir ici des ressources provenant d’autres continents. Des ressources matérielles, mais aussi humaines. Dans ce système mondial, l’argent ne coule que d’un côté. Et c’est de ce côté que nous nous trouvons.

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