Dans son premier roman, Claire Conruyt illustre que la vie religieuse, où d’aucuns ne voient qu’obéissance et renoncement, peut être un chemin vers la vérité et vers plus de vie.

Laissant sa famille stupéfaite, Axelle Séverin répond à sa vocation et choisit la vie religieuse, dans un couvent où elle devient sœur Anne, enseignante discrète. Survient alors la mort de son père, qui la déstabilise à tel point que le doute et la douleur gagnent du terrain dans son cœur. Elle est temporairement écartée du couvent, suite à un incident avec une élève arrogante. A son retour, sœur Anne se voit confier la responsabilité de Jeanne, postulante en chemin vers ses vœux. La relation qui se tisse entre elles évolue avec une intensité rare. Anne et Jeanne, infiniment complices dans la foi, dans leurs chants, leur humour et leurs échanges spirituels, s’aiment d’un amour singulier, qui n’entre dans aucune case. « Amantes qui ne connaissent pas la chair et sœurs qui ne partagent pas le même sang: que peuvent-elles faire de cela? » L’accompagnement de Jeanne prend peu à peu la forme d’un chemin initiatique inversé. Tandis que la lumineuse Jeanne s’épanouit au sein de la communauté, sœur Anne vacille. Elle est à la croisée des chemins. « Jeanne lui avait montré les couleurs du ciel mais était-elle faite pour la voir d’ici? » Une dernière lettre, à couper le souffle, nous laisse entrevoir le choix qui sera le sien.
Comment ne pas être bouleversé par cette histoire, où les liens humains, mélanges d’amour et de fraternité, sont comme le miroir de ceux qui parfois nous submergent, mais toujours nous gardent debout et nous permettent de regarder encore vers l’avant?
Marie-Christine MARSILY, Librairie UOPC
Claire CONRUYT, « Mourir au monde ». Editions PLON, 2021, 156 p., 17€ – Remise de 5% sur évocation de cet article. Frais de port: 5,90€.