Au cours des dernières semaines, nous avons été subjugués par les performances des plus grands sportifs de la planète. A l’Euro de football, ils ont été phénoménaux, brillantissimes, diaboliques. Sur les routes du Tour de France, on les trouva surhumains, cannibales, héroïques. Et aux Jeux Olympiques (JO), leurs prestations furent qualifiées de phénoménales, incroyables, historiques.
Toute médaille a pourtant son revers.
Nous sommes en 2018. Deux ans après la fin de ses exploits, Michael Phelps, le sportif le plus médaillé de l’histoire des JO, lève le voile sur les troubles dépressifs dont il souffre depuis des années. L’ancien nageur désire aujourd’hui se mettre au service des personnes atteintes de la même maladie. « La vraie force consiste à admettre sa vulnérabilité », a-t-il récemment confié.
Nous sommes en mai 2021. A la veille de l’ouverture de Roland-Garros, Naomi Osaka annonce qu’elle ne participera pas aux traditionnelles conférences de presse d’après-match. L’obligation étant contractuelle, la star japonaise se voit infliger une amende. Menacée d’exclusion, elle finit par quitter le tournoi d’elle-même. Aujourd’hui, elle évoque ouvertement ses crises d’anxiété et son souhait de prendre soin de sa santé mentale.
Nous sommes en juillet 2021. Annoncée comme l’une des vedettes des JO, la gymnaste américaine Simone Biles annonce brutalement se retirer de plusieurs compétitions. Elle indique souffrir de pertes de repère, et vouloir donner priorité à sa santé mentale.
Ces trois histoires lèvent le voile sur un mal méconnu et sur des tragédies humaines. Elles nous apportent aussi deux leçons.
La première nous enseigne sur les dangers de l’idolâtrie. Plus ils sont hissés haut, plus les héros risquent de tomber bas. Supporter, c’est soutenir. Et qui donc a besoin de soutien… si ce n’est celui qui a des faiblesses?
La seconde nous concerne plus directement encore. Si même les dieux du stade ne sont pas infaillibles, que dire alors de nous-mêmes? Ne nous faisons-nous pas du mal en nous croyant parfois invincibles? N’ayons pas peur de nous révéler fragiles! Peut-être est-ce même ainsi que nous ferons nos plus belles rencontres – et que nous pourrons faire une place à ce Dieu qui vient nous aimer au cœur de nos fragilités.
Vincent DELCORPS