En cette journée mondiale, écoutons ces hommes et femmes victimes de l’exploitation


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En cette journée mondiale, écoutons ces hommes et femmes victimes de l’exploitation
CC BY-NC-ND 2.0 by ILO in Asia and the Pacific
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
3 min

La traite des personnes représente un crime grave et une violation des droits de l'homme. Pour lutter contre cette exploitation, les Nations Unies soulignent l'importance d'écouter et d'apprendre des survivants.

CC BY-NC-ND 2.0 by ILO in Asia and the Pacific

Ils sont des millions à qui cette journée du 30 juillet devrait être dédiée. Cette date est en effet consacrée journée mondiale de la dignité des victimes de la traite des êtres humains. Les Nations Unis et différentes organisations internationales attirent l'attention sur ces hommes, ces femmes et ces enfants qui sont exploités physiquement, moralement et sexuellement, dans l'intérêt des plus puissants.

Cette journée mondiale contre la traite des êtres humains existe depuis quelques années. L'ONU rappelle notamment deux statistiques marquantes : 7 victimes sur 10 sont des femmes et des filles et 1/3 des personnes victimes du trafic humain sont des enfants utilisés pour le travail forcé, l'exploitation sexuelle ou d'autres formes d'exploitation économique. La pandémie Covid19 a profondément accentué ce phénomène puisque des familles entières ont perdu leur travail et donc leurs revenus. Des hommes, des femmes et des enfants ont été contraints d'accepter des tâches dégradantes, pour subvenir au minimum à leurs besoins.

Sans myopie

Dans un message vidéo en début d'année, le pape François relevait: "La traite des personnes trouve un terrain fertile dans le cadre du capitalisme néo-libéral, dans la déréglementation des marchés qui vise à maximiser les profits sans limites éthiques, sans limites sociales et sans limites environnementales." Selon le pape, face à cette prolifération de pratiques inhumaines, "Il faut donc renforcer une économie qui réponde à la crise sans myopie, de façon durable, solide."

Récemment, l'observateur permanent du Saint Siège s'exprimait sur cette question à l'OSCE. Selon la Banque mondiale, la propagation du Covid-19 "a fait basculer 88 à 115 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté en 2020, le total atteignant 150 millions en 2021". C'est pourquoi Mgr Janusz Urbańczyk, le représentant du Saint Siège, a exhorté à promouvoir "des politiques capables de garantir le travail pour tous, dans le respect des droits de l'homme", afin que "les gens puissent voir leur dignité et leur reconnaissance sociale renforcées".

Face à ce phénomène mondial, l'Eglise catholique agit à différents niveaux. L'observateur permanent du Saint Siège auprès de l'OSCE cite notamment les formes de "refuge et d'aide [des communautés locales] à beaucoup de ces personnes, souvent trompées, arrachées à leurs terres, exploitées et abandonnées, puis incapables de retourner dans leur pays par manque de documents ou à cause d'interdictions". De son côté, le pape soutient l'action de l'organisation Talitha Kum qui travaille à mettre fin à la traite des êtres humains. Les religieuses qui ont créé ce réseau international, insistent sur la prise de conscience par la population du témoignage des survivantes de la traite des êtres humains. Que cela passe par des poèmes (comme récemment en Colombie) ou la prise de parole à l'échelle internationale, les victimes ne retrouveront leurs dignités d'hommes, de femmes et d'enfants que si tous, nous les écoutons avec courage.

Anne-Françoise de Beaudrap (avec agence Vatican News)


Une petite vidéo explique aux jeunes où commence le trafic d'êtres humains.

Catégorie : International

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