Foi et entreprise… Voilà une articulation rarement explorée. Avec une formation en droit et en sciences politiques, puis à présent en théologie, Sophie Izoard réussit le pari d’explorer le monde de l’entreprise contemporaine à l’aune de la spiritualité.
Ces dernières années, l’économie circulaire et la prise de conscience de la vulnérabilité des ressources ont suscité de nouvelles manières d’agir. Comme l’observe l’enseignante, la jeune génération est davantage sensible à la quête de sens. « Comment attirer aujourd’hui un jeune diplômé dans l’industrie, sachant qu’elle ne fait plus rêver? Pour les jeunes, la question du salaire est le dernier des critères, quel que soit le milieu sociologique et le niveau de formation. Les premiers critères sont la quête de sens, les questions éthique, environnementale, de l’autre et du service. Qu’est-ce que je sers? Quelles sont les priorités de l’entreprise, par-delà la performance? Il s’agit d’un juste équilibre. Quand je prends soin d’un de mes salariés, est-ce uniquement pour qu’il soit plus performant ou avant tout pour le faire grandir? »
Quelles sont les qualités d’un dirigeant en 2021?
C’est quelqu’un qui va choisir les hommes, avant de choisir la norme. Le cadre législatif est important, mais n’est qu’un cadre à partir duquel les personnes sont invitées à se déployer. Quand on est en situation de responsabilité, on embarque à l’intérieur de ce cadre, mais au plus près. Le dirigeant est celui qui aura le souci de faire grandir celui dont il est responsable.
Pensez-vous que les entreprises puissent avoir une âme?
Oui, dès lors que l’on prend les entreprises en tant que communautés de vie animées de personnes, des hommes et des femmes qui concourent au bien commun en son sein. Oui, si elles sont animées du souffle de chacun au service d’un bien supérieur qui le dépasse.
Propos recueillis par Angélique TASIAUX
Découvrez la suite de ce grand entretien dans le journal Dimanche de cette semaine.