L'ASBL 1Toit2Ages est toujours à la recherche de nouvelles personnes susceptibles d'héberger un étudiant. Une belle aventure humaine qui s'ouvre désormais aux jeunes travailleurs grâce à un bail spécifique.
L’ASBL 1Toit2Ages est active depuis 2009. Son travail est de mettre en relation des personnes âgées qui disposent d’une chambre libre avec un étudiant à la recherche d’un logement. Cette formule offre de nombreux avantages aux deux parties.
Le but principal est de lutter contre la solitude des personnes âgées. Avoir une personne à la maison amène davantage de sécurité, notamment en cas de chute. Cela rassure aussi les familles. L’étudiant peut aider la personne dans différentes tâches qu’elle ne parvient pas à faire seule. Les échanges et l’aspect humain sont essentiels dans cette cohabitation. « Cela permet à certaines personnes de redonner un sens à leur vie. Par exemple, partager un repas à deux permet de redonner un rythme, une envie. Les personnes âgées se sentent valorisées en pouvant aider ou en donnant des conseils à l’étudiant. » souligne Claire de Kerautem, fondatrice de l’ASBL. Elle se rappelle notamment ce binôme entre une étudiante en logopédie et une ancienne professeure de français. Celle-ci relisait les travaux et dictées de sa colocataire.
D’un point de vue économique, le senior bénéficie d’un loyer non-négligeable qui lui permet parfois de rester plus longtemps dans sa maison. A l’inverse, l’étudiant a accès à un logement moins cher que les prix du marché, comptez entre 180 et 350€. De plus l’habitation est plus grande. Dans certains cas, le salon ou le jardin est partagé, c’est donc une autre qualité de vie. Cette solution permet également de lutter contre la solitude des jeunes. Un avantage qui s’est révélé d’autant plus important lors de cette crise sanitaire.
Une entraide réciproque

Claire de Kerautem a fondé cette ASBL pour lutter contre la solitude des personnes âgées.
Si beaucoup d’étudiants sont rentrés dans leurs familles lors du premier confinement, la plupart sont restés chez leur hôte pendant le second. « Ça a donné lieu à de super histoires. Il y a eu une très forte entraide au sein de binômes. Par exemple, les étudiants sortaient faire les courses pour que les personnes âgées évitent les contacts. Ils ont fait preuve d’énormément de gentillesse, de bienveillance et de solidarité envers les accueillants. » constate la directrice. Au fur et à mesure du prolongement des restrictions sanitaires, la tendance s’est inversée. Désormais, les accueillants essayent de soutenir les étudiants, déprimés devant leurs ordinateurs. « Ils essayent d’être présents, de tendre la main et d’aider du mieux qu’ils peuvent. Il y a un petit effet boomerang. » L’entraide a également été significative envers les jeunes qui rencontraient des problèmes financiers suite à la perte de leur job. Les séniors ont été compréhensifs et ont aidé dans l’achat de la nourriture, certains ont même baissé leurs loyers. Bref, cette crise sanitaire a engendré une belle entraide au moment où chaque partenaire en avait le plus besoin.
A la recherche d’accueillants
Pour la première fois en 11 ans, l’ASBL a connu une baisse de 5% du nombre d’accueillants à Bruxelles. Si cette diminution n’est pas catastrophique, 1Toit2Ages lance tout de même un appel aux seniors qui bénéficient d’une chambre disponible : devenez hôte pour la rentrée ! En effet, la demande des étudiants augmente chaque année.
Depuis janvier, l’association travaille aussi avec de jeunes travailleurs. Il y avait une véritable demande de leur part depuis très longtemps mais la domiciliation posait certains problèmes juridiques. Désormais, un bail spécifique est prévu en cas de domiciliation pour que la personne âgée ne perde pas son statut d’isolé.
De quoi permettre à encore plus de personnes de se lancer dans ces cohabitations intergénérationnelles, humainement enrichissantes.
Sarah Poucet