Le Collège pontifical belge basé à Rome fête, cette année, son 175ème anniversaire. Pour l'occasion, le Pape François a reçu en audience la communauté de jeunes prêtres placée sous le patronage de Saint-Joseph. De cette rencontre résulte une proposition de médiation sur la paternité de Saint-Joseph.
Le Collège pontifical belge est né en 1844. Supervisé par le recteur Mgr Dirk Smet, il héberge des étudiants des universités pontificales. Des séminaristes belges y étaient envoyés par les évêques pour poursuivre leur formation sacerdotale. Aujourd'hui, les évêques envoient plutôt de jeunes prêtres pour une formation supplémentaire ou pour se spécialiser par exemple en droit canonique ou en sciences catéchétiques. L’étudiant le plus célèbre du Collège est sans nul doute Karol Wojtyla, le futur pape Jean Paul II, qui séjourna au Collège de 1946 à 1948.
Lors de sa rencontre avec les membres du Collège, le Pape François a proposé une réflexion sur la paternité de Saint-Joseph selon trois axes. En premier lieu, saint Joseph «est un père qui accueille», explique le Souverain Pontife. Au cours de sa vie, «Joseph n’a pas cherché d’explications à la surprenante et mystérieuse réalité qui s’est trouvée en face de lui, mais il l’a accueillie avec foi en l’aimant telle qu’elle était». Le Saint-Père recommande ainsi aux prêtres de tenir compte de l’histoire de leur communauté paroissiale. «Le nouveau curé doit d’abord aimer la communauté, gratuitement, seulement parce qu’il lui a été envoyé; et petit à petit en l’aimant, il la connaîtra en profondeur et il pourra contribuer à l’engager sur de nouveaux chemins».
Saint Joseph est ensuite «un père qui garde». Il a accompli son devoir «avec la liberté intérieure du serviteur bon et fidèle qui désire seulement le bien des personnes qui lui sont confiées». Pour saint Joseph tout comme pour les prêtres, garder signifie «aimer tendrement ceux qui lui sont confiés, penser avant tout à leur bien et à leur bonheur, avec discrétion et avec une générosité persévérante». Cette attitude intérieure est celle du pasteur qui se place «devant pour ouvrir la voie, au milieu pour encourager, derrière pour rassembler les derniers», souligne le Pape. Autrement dit, le prêtre est appelé à être «un gardien attentif et prêt à changer, selon ce que la situation exige», et non pas «“monolithique”, rigide et comme plâtré dans une façon d’exercer le ministère peut-être bonne en soi, mais pas en mesure d’accueillir les changements et les besoins de la communauté». Il privilégie le bien de ceux qui lui sont confiés à ses propres idées, sans céder à la tentation de domination ou de négligence.
Enfin, saint Joseph est «un père qui rêve». Comment comprendre le terme «rêveur» ? Il «sait regarder au-delà de ce qu’il voit: avec un regard prophétique, capable de reconnaître le dessein de Dieu là où d’autres ne voient rien, et avoir clairement l’objectif à atteindre», précise François. Pour les prêtres, savoir rêver signifie «être prêts à partir de l’histoire concrète des personnes pour promouvoir conversion et renouvellement dans un sens missionnaire». Ce n’est pas «se limiter à vouloir conserver ce qui existe», met en garde François.
Le Souverain Pontife conclut son discours en invitant les prêtres du Collège belge «à redécouvrir, particulièrement dans la prière, la figure et la mission de saint Joseph». «Cela vous fera du bien de vous mettre vous-mêmes et votre vocation sous son manteau et d’apprendre de lui l’art de la paternité» exercé à travers le ministère sacerdotal, a-t-il conclu.
SP avec Vatican News