Une soixantaine de personnes proches des victimes de covid-19 ont entamé une action collective en France. Elles tentent d’obtenir des éventuelles preuves matérielles des autorités sanitaires et politiques au sujet de la gestion de la première vague de la crise, entre mars et juin 2020.
« On veut des réponses à nos questions« , explique maître Christophe Lèguevaques, l’avocat en charge de cette action collective qui rassemble aussi bien des citoyens proches des victimes de covid-19 et des associations. Les familles s’inquiètent de la manière dont la crise sanitaire a été gérée au sein des EHPAD, établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes en France. Pour « rechercher la vérité », le groupe a obtenu une audience en référé au tribunal judiciaire de Paris ce mercredi 3 mars. Cette procédure devrait permettre de savoir quels documents demander de la Direction générale de la Santé, ou de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, pour prouver les différentes décisions du printemps 2020.
L’action collective se concentre sur trois points. Le premier concerne la pénurie de masques qui a « exposé les professionnels de la santé ainsi que les résidents en Ehpad« , selon Maitre Christophe Leguevaques cité par la Croix. Le deuxième volet aborde les soupçons de tris des malades. L’avocat spécialiste des actions collectives s’interroge : « y-a-t-il eu des discriminations avant la prise en charge des malades ? » Pour le confirmer ou l’infirmer, la demande a été faite aux hôpitaux de Paris de fournir les statistiques des interventions des services de secours, dont elle a la tutelle, du 1er janvier au 30 juin 2020. Enfin, le sujet Ritrovil fait l’objet de la troisième partie de l’action collective. Ce médicament utilisé en soins palliatifs aurait pu causer le décès de certaines personnes âgées, selon les demandeurs. « Les patients ou au moins les familles avaient-ils été consultés comme veut la loi ? » s’interroge donc Maître Christophe Leguevaques, dans les médias.
Une fois les preuves et le responsabilités démontrées, l’affaire pourrait aller en cours pénale, avec des accusations de « non-assistance à personne en péril » ou « homicide et blessures involontaires ».
AF de B/ Mariam Traoré (st.)