En ce 17 février, l'entrée en Carême s'est vécue de manière diverse dans les foyers. Certains ont dû se contenter d'un temps de prière, éventuellement inspiré des pistes proposées par la catéchèse en ligne. D'autres auront pu bénéficier d'un geste d'imposition des Cendres, selon des modalités qui respectent les gestes sanitaires en vigueur. Dans ce contexte où les rites ont dû être réduits à l'essentiel, la parole des évêques dans leurs diocèses respectifs est très attendue. Petit tour d'horizon.
A Namur
En ce mercredi des Cendres, Mgr Warin était présent dans la cathédrale bien avant la première liturgie de la Parole. A ses côtés, Jean-Pol Druart, diacre permanent. Mgr Warin a voulu donner à chacun la possibilité de recevoir les cendres d’où son souci de multiplier les liturgies de la Parole. A trois reprises, l'évêque de Namur a accueilli les fidèles. Leur rappelant la symbolique des 40 jours passés au désert par Jésus. Quarante jours comme la durée du Carême. Quarante jours encore pour nous préparer à passer de la mort à la vie.
Mgr Warin, dans son homélie, a cité le Prophète Joël qui nous supplie de revenir vers le Seigneur: ''Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements et revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour, renonçant au châtiment.'' Et l’évêque de préciser que le Carême est une période de retour à Dieu. C’est en s’appuyant sur la seconde lecture (2Co 5,20-6,2) qu’il en a donné la manière. Mgr Warin encourage chacun s’il prie, s’il jeûne, s’il fait de bonnes actions ''à agir dans le secret, de façon cachée en toute humilité.'' Et d’ajouter: ''Dieu voit dans le secret des cœurs et te le rendra.'' Encouragement encore à se laisser réconcilier avec Dieu, à bénéficier pleinement des effets de sa grâce. L’évêque a encore, dans son homélie, cette image. Celle d’une barque échouée qui ne pourra sortir des sables dans lesquels elle s’enfonce sans aide. ''Seul on ne peut rien changer à sa vie mais si on laisse venir à soi les flots de l’amour de Dieu, tout est possible.''
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A Tournai
C'est la main gantée et le visage masqué que l'évêque de Tournai a non pas imposé un peu de cendres sur le front des membres de l'assemblée mais en a laissé tomber une pincée sur leur tête, pour éviter tout contact. Même dans ce climat inhabituel, il n'a pas manqué de mettre un peu de légèreté dans le cœur des participants: "Si vous ne parvenez pas à enlever les cendres, les coiffeurs sont rouverts, prenez rendez-vous et ils vous sauveront!".
Mais avant ce geste qui marque chaque année le début du Carême, Mgr Harpigny a rappelé dans son homélie tout le sens de ces 40 jours qui mènent vers Pâques. "Pendant le temps de Carême, il ne faut pas seulement faire quelque chose mais laisser faire quelque chose en nous, nous laisser transformer. (...) Le Christ nous emmène à sa suite, nous invite à croire à ce qu'il va faire."
Dans une lettre du mois de novembre, le pape François évoquait les trois vertus théologales que sont la foi, l'espérance et la charité. "Cela peut sembler provocateur de parler d'espérance en cette période difficile", reconnaît l'évêque. "Qu'est-ce qu'on espère ? Etre délivrés du virus! Mais il existe autre chose, il ne s'agit pas seulement d'espérer ce que l'on souhaite maintenant, il existe un salut et il faut l'accueillir, le préparer."
A lire sur le site Diocèse de Tournai
A Bruxelles
C'est depuis le parvis de la Cathédrale SS Michel et Gudule que Mgr Kockerols a proclamé l'Evangile du mercredi des Cendres. Près de 200 personnes s'étaient rassemblées pour suivre la bénédiction des cendres.
Dans son homélie, l'évêque auxiliaire de Bruxelles a relevé : "Pour beaucoup d'entre nous, l'impression est forte que le Carême ne s'est pas achevé" depuis mars 2020. Face au risque de découragement, les paroles de Saint Paul résonnent avec force : "Nous mettons, nous chrétiens, notre orgueil dans notre détresse sachant que la détresse produit la persévérance." Mgr Kockerols martèle alors : "L'espérance chrétienne, c'est ce que nous vivons aujourd'hui car la souffrance et la peine n'auront jamais le dernier mot !" Nous sommes collectivement appelés à la solidarité : "Si un jour vous craquez, l'Église est là pour vous porter." L'évêque auxiliaire pour Bruxelles ajoute avec humour: "si tout le monde ne craque pas en même temps…"
A revivre en images sur le site Catho-Bruxelles
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Dans le Brabant wallon, l'homélie de Mgr Hudsyn est consultable en ligne sur le site du Vicariat
Le diocèse de Liège, pour sa part, invite à relire le message de Carême de Mgr Delville