Les pays les moins avancés subiront davantage les conséquences de la crise du covid-19 et ce, même s’ils comptent moins de malades. Le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté pourrait augmenter de 32 millions en 2020.
Les pays les moins avancés ont été moins touchés par la pandémie que les pays développés ou en voie de développement. Pourtant, ce sont eux qui subiront les conséquences économiques de cette crise. C’est le message principal du Rapport 2020 sur les pays les moins avancés de l’ONU. En effet, leurs économies sont les plus vulnérables au monde et leur capacité de résilience est presque inexistante. Le problème est aussi qu’ils disposent de moyens financiers et institutionnels très faibles pour répondre aux chocs externes comme la crise en cours.
Parmi ces 47 pays, on retrouve l’Afghanistan, le Soudan, le Népal ou encore le Bangladesh. Cela représente environ 1,06 milliard d’habitants. Le rapport de la Conférence mondiale des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) estime qu’en 2020, la pandémie poussera les PMA vers leur pire performance économique depuis 30 ans.
« Le développement des capacités productives dans la plupart des PMA a été trop lent pour leur permettre de surmonter les principaux défis de développement et les chocs tels que ceux engendrés par la COVID-19″, a déclaré le Secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa Kituyi.
En conséquence, la CNUCED prévoit une baisse des niveaux de revenus, des pertes d’emplois généralisées et un creusement des déficits budgétaires. Le nombre de personnes vivants dans l’extrême pauvreté, c’est-à-dire avec 1,9 dollar par jour, pourrait augmenter de 32 millions en 2020.
Soutenir les PMA sur le long terme
Cette crise annulera des années de progrès laborieux réalisés par les pays moins avancés dans des domaines sociaux tels que la réduction de la pauvreté, la nutrition et l’éducation. Pour y remédier, il faudra construire à long terme a déclaré Paul Akiwumi, directeur de la CNUCED pour l’Afrique et les pays les moins avancés. Ces politiques devraient aller au-delà de la simple protection contre les effets de la pandémie. « Elles devraient stimuler l’investissement pour combler les lacunes de longue date en matière d’infrastructures et soutenir la création d’emplois », a ajouté M. Akiwumi. En effet, les efforts déployés pour reconstruire les économies des pays les plus pauvres après la pandémie seront très insuffisants si leurs capacités productives ne sont pas considérablement améliorées.
Le rapport appelle la communauté internationale à soutenir les efforts des PMA avec des ressources financières adéquates tout en leur accordant une marge de manœuvre suffisante pour concevoir et mettre en œuvre leurs propres choix politiques.
SP avec CP