Le pape François a débloqué 107.000 francs en faveur des victimes des attaques islamistes dans la province de Cabo Delgado, au nord du Mozambique, a rapporté la BBC sur son site.

Le Pape François en visite au Mozambique l’année dernière.
Cette région est secouée depuis 2017 par des attaques d’un groupe d’extrémistes musulmans affilié à l’Etat islamique (EI). Les violences ont fait plus de 200 morts, essentiellement des civils, provoquant un déplacement massif de populations vers d’autres lieux plus sûrs. Le don du pape François est une réponse à un appel lancé par l’évêque du diocèse de Pemba, chef-lieu de la province, Mgr Luis Fernando Lisboa. Il a initié en juillet dernier, une campagne de solidarité internationale avec les populations civiles du diocèse. La campagne a pour thème: «Ensemble pour Cabo Delgado». Elle vise à renforcer l’effort des travailleurs humanitaires qui répondent à la crise dans la province septentrionale du Mozambique. Elle s’efforce également de sensibiliser sur la situation à Cabo Delgado et à venir en aide à près de 430’000 déplacés, à cause de la violence armée.
Des installations sanitaires
Le don du Pape permettra de construire des installations sanitaires pour ces réfugiés, dans leurs lieux d’installation, situés dans les districts de Montepuez et de Chiure, situés dans la même province.
Le Saint-Père avait déjà manifesté sa solidarité avec ces populations en détresse au nord du Mozambique, en Août dernier. «Je voudrais réaffirmer ma proximité avec la population de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, qui souffre du terrorisme international», avait-il notamment déclaré lors de l’Angelus du dimanche 23 août 2020. «Je le fais en souvenir vivant de la visite que j’ai faite dans ce cher pays il y a environ un an», avait-il ajouté.
A l’invitation de Mgr Lisboa, des évêques de la Conférence épiscopale d’Afrique australe (SACBC) se sont rendus la semaine dernière à Cabo Delgado pour étudier une solution urgente à l’insécurité dans la région et un soutien aux personnes déplacées.
200.000 personnes déplacées
Début septembre 2020, la SACBC avait déclaré suivre avec «une inquiétude croissante, la détérioration rapide de la situation dans le diocèse de Pemba, province de Cabo Delgado». «La violence généralisée, la destruction de biens, le déplacement forcé de plus de 200’000 personnes et la perte de vies humaines (…), la souffrance et la mort causées par le conflit armé en cours sont un affront pour nous tous», avaient-ils déploré.
Selon le Haut Comissariat des Nations-Unies pour les réfugiés (HCR), la violence des groupes extrémistes religieux dans la province de Cabo Delgado a déraciné au moins 355’000 personnes depuis 2017. Beaucoup d’entre elles cherchent la sécurité dans certaines parties des provinces de Cabo Delgado et Nampula et Niassa. De nombreux districts restent inaccessibles car ils sont occupés par des groupes armés ou risquent d’être attaqués.
«Nous sommes préoccupés par le fait que les civils, y compris les personnes âgées et les personnes handicapées, restent piégés dans ces zones», a encore souligné le HCR. (cath.ch/ibc/bh)
Cath.Ch