
Quelle(s) solution(s) pour éviter la contagion? CCO Pixnio
Porter le masque à l’école, en entreprise et dans tous les lieux clos où des personnes se retrouvent longtemps ensemble: une obligation! Mais cela pose question sur plusieurs points. Entre autres la coupure des relations, l’impact écologique, le problème de la démocratie et l’hygiène. Le masque est-il la seule et la bonne solution? Ne devrions-nous pas plutôt aborder le problème de la contagion sous un autre angle?
Ce matin, une collègue me parle de la rentrée des classes en secondaires. Elle s’inquiète bien sûr du budget que le port obligatoire du masque occasionne; mais, surtout, de l’impact écologique et des difficultés de le porter de façon appropriée, utile et efficace de si longues heures.
Certes, pour éviter la contagion, le masque est utile, surtout dans les endroits confinés et mal aérés (voir article « Le masque en débat: une question d’air? » dans Dimanche n°31). Cependant, considérer tous les effets collatéraux de son port généralisé est peut-être la première démarche à faire. Et cela permettrait peut-être de trouver une solution plus adéquate et respectueuse des gens.
Premièrement, dans une interview accordée à notre consœur Pauline Quillon de Famille Chrétienne, Martin Steffen explique ce qu’est le visage. « C’est ce que je confie à autrui. Car le visage est la part de moi que mon interlocuteur voit mais que, moi, je ne peux voir. Je le lui offre nu, en espérant qu’il saura l’accueillir et l’habiller d’un sourire. Avoir un visage, c’est ainsi accepter de ne pas s’appartenir tout à fait. Dans le visage à découvert, il y a tout le risque de la relation. » L’imposition du masque dans les classes inquiète par ailleurs des enseignants qui l’ont exprimé dans des cartes blanches. Selon eux, le langage non verbal du visage est un précieux allié dans les apprentissages.
Ensuite, au niveau écologique: a-t-on seulement calculé le coût environnemental de tous ces masques produits puis jetés, parfois n’importe où?
Troisièmement, l’imposer même à l’extérieur pose la question d’un possible déni de démocratie. Face aux mesures qui les surprennent par leur manque d’adéquation, de nombreux médecins, scientifiques et spécialistes auraient voulu être consultés. Et les citoyens, eux, ont surtout besoin d’être bien informés pour bien réagir. L’éducation et la démocratie vont souvent de pair. Par ailleurs, le philosophe Martin Steffen explique, toujours lors de cette interview à Famille Chrétienne, « que cette obligation généralisée pose un réel problème de conscience ». Il appelle « les citoyens à réfléchir et être critiques face aux décisions politiques qui les concernent tous. Il met en garde contre le risque de dictature – dû à l’état d’urgence – qui n’est ni un état politique normal, ni donc quelque chose à quoi s’habituer. » En outre, les professeurs cités plus haut s’insurgent quant à eux d’être obligés d’appliquer des mesures que les décideurs ne respectent pas eux-mêmes, lors des rencontres avec la presse par exemple.
Enfin, « le remède pire que le mal », comme disent certains, pose la question de l’éducation à l’hygiène: mal porté, le masque perd son efficacité et ne protège plus personne.
Plutôt le « ski pack »?
Il me revient alors qu’une école anversoise donnait cours dans des locaux ouverts sur l’extérieur et donc très aérés. Les élèves y portaient un uniforme du style « ski pack » qui leur permettait de braver les rigueurs de l’hiver. Les journées de cours étaient jalonnées de petits exercices physiques pour activer la circulation (tout bénéfice en même temps pour la concentration). Et, justement, voilà déjà trois éléments essentiels pour combattre les virus: aération naturelle, activité physique et renforcement de l’immunité. Serait-ce alors une solution que d’ouvrir régulièrement les fenêtres et d’enfiler un ou des gros pulls?
Certes, le masque reste(ra) nécessaire. Mais il nous rend très dépendants, ce qui nous fragilise d’une certaine façon (ou de plusieurs). A condition de couper le chauffage quand on aère – régulièrement! – cette solution éviterait la surconsommation, la production de trop de déchets et permettrait à nos visages de s’exprimer … en toute liberté. Elle n’est pas la seule solution mais le port obligatoire du masque non plus.
Nancy GOETHALS