Le choix de nos libraires : « On n’écoute plus nos vieux »


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Le choix de nos libraires : « On n’écoute plus nos vieux »
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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"Prendre soin d’un aîné malade est généreux mais peut vite devenir épuisant." L’Etat vous propose une solution: les Villages de Santé pour Aînés…

D’abord il y eut de grandes pandémies. Elles touchaient les vieux en priorité et le décompte était rentable pour l’Etat. Puis d’autres virus sont arrivés qui ont aussi décimé les enfants et les jeunes. Les électeurs accusaient les gouvernants, alors la recherche médicale s’est développée pour trouver des solutions et endiguer ces pandémies tout en générant d’énormes profits. Les marchés et les multinationales ont pris le pouvoir. Ensuite, les frontières se sont fermées, pour nous protéger. Mais un nouveau besoin de travailleurs s’est fait sentir et on est allé chercher des "esclaves" pour s’occuper de nos vieux.
Alexandre Geoffroy est avocat spécialisé dans la gestion du patrimoine et de la tutelle de personnes âgées. Avec 30% de plus de 60 ans dans la société, il a de plus en plus de clients, pour la plupart placés dans des maisons de repos. Mais les vieux gênent et certains veulent se débarrasser de ces bouches inutiles qu’il faut continuer à nourrir. Les attentats se multipliant contre les homes, l’Etat décide de créer des Villages de Santé pour Aînés, en dehors des villes, pour les soustraire au regard des actifs. Maître Geoffroy travaille pour la mise en place légale de ces villages. Moyennant la gestion par l’Etat de l’ensemble de leurs biens, les pensionnaires voient leurs besoins quotidiens pris en charge.
Mais certaines questions commencent à tarauder l’avocat aux pratiques douteuses alors que sa propre mère commence à décliner. Son train de vie fastueux commence aussi à attirer les regards de l’Etat sur ses affaires "concurrentes". Et si ces villages n’étaient en fait qu’un système d’euthanasie planifiée?
En pleine période de pandémie de Covid-19, Vincent Engel nous offre avec son livre une réflexion grinçante sur la manière de traiter nos aînés en temps de crise. Sous prétexte de soigner ou de protéger, l’Etat impose, prend en charge et réduit au silence ceux qui, auparavant, représentaient le savoir. Mais le risque n’est-il pas de glisser, comme il nous le décrit dans son interpellant récit, vers une dictature douce. "Une douceur dont le prix est l’obéissance".

Catherine VAN de MOORTELE,
Librairie du CDD de Namur, info@librairiescdd.be, 081/240 820.

Vincent Engel, "Les vieux ne parlent plus". Editions Ker, 199 p., 18€ (remise de 5% sur mention de cet article) + 3€ de frais de port.

Catégorie : Culture

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