Le pèlerinage des Equipes Saint-Michel a-t-il eu lieu, comme chaque année, en août? Eh bien, oui! Mais en tout petit nombre! Six pèlerins, cinq jeunes coordinateurs et animateurs et leur directeur, le père Charles Delhez, se sont mis en route le 18 août pour 48 heures à Lourdes.
Les règles sanitaires rendaient impossible le pèlerinage annuel des Equipes Saint-Michel avec les personnes moins valides avec qui ils partagent l’hôtel et la chambre, mais ils n’ont pas voulu donner un signal de cessation d’activités et faire de ce millésime une page blanche dans leur histoire.
« Au nom de tous et pour tous », ils ont vécu intensément les grandes étapes habituelles. Dès le premier soir, ils brûlaient un cierge au logo des Equipes, priant à toutes les intentions qui leur avaient été confiées. Le lendemain, après la messe à la Grotte, sous un soleil tapant, et non à la nuit tombante, ils montaient en silence à la bergerie de Bernadette, à Bartrès, méditant et partageant l’évangile de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine. Près des piscines, ce fut ensuite le geste de l’eau: purification et rappel du baptême. Le soir, ils se fondaient dans une foule plus dense que prévu, pour la procession aux flambeaux. Le lendemain, c’était un chemin de Croix très intense. Vint enfin l’adieu à la Grotte. Il y avait de quoi rendre grâce.
Pas revenus les mains vides!
Facebook a permis aux pèlerins restés au pays de vivre « en direct » des moments importants de cette démarche. Sept rendez-vous avaient été donnés. Au retour, un petit film de 15 minutes a été monté. Le samedi 22, à l’église du collège St-Michel (Bruxelles), une eucharistie de clôture rassemblait ceux qui osaient braver le coronavirus. Ensemble, ils ont regardé la vidéo.
Un chemin de croix dans la montagne sans pousser ou tirer les voiturettes, une marche à Bartrès sans donner la main aux personnes qui peinent, des déplacements sans devoir se mettre au rythme des plus lents… tout cela donnait une autre tonalité à ce mini-pélé. Ces représentants des ESM étaient cependant habités par la présence de ceux qui ne pouvaient être là physiquement et dont ils portaient les intentions de prière… C’était « au nom de tous et pour tous », insistent-ils.
Les six pèlerins ne sont pas revenus les mains vides! A leur retour, de jeunes équipiers ont pris le relais pour porter à chacune des personnes moins valides, aux quatre coins de la Belgique, une petit fiole d’eau de Lourdes remplie par leurs soins et quelques cailloux du gave en sucre.
Le 56e pèlerinage a donc bien eu lieu. Il restera gravé dans leurs mémoires d’une pierre blanche, certes différente, mais si belle. Puisse le 57e se dérouler à Lourdes, s’il plaît à Dieu!
C.D.