
Extrait d’une vidéo du Service d’accompagnement des paroisses (SAGEP) – Diocèse de Tournai
“Si tu veux aller vite, marche seul mais si tu veux aller loin, marchons ensemble.” Ce proverbe africain me vient en tête quand résonnent les critiques nombreuses sur le port du masque généralisé. Dans le cas de cette pandémie, aller vite et seul correspondrait à n’agir que selon son bon vouloir en négligeant les conséquences potentielles de son comportement. La tentation est facile de reprendre ses habitudes de la vie d’avant… avant que le confinement ne soit imposé.
En l’espace d’une journée hier, j’ai été tentée de commettre deux maladresses au vu de la crise sanitaire actuelle : un collègue s’approche de moi pour me faire la bise. Puis, je tends le bras vers un visiteur pour une poignée de mains de bienvenue. Dans les deux cas, heureusement, l’un des deux interlocuteurs a pris conscience de l’inadéquation du geste par rapport aux mesures de précaution en vigueur.
Nos habitudes et notre mode de vie européen nous ont rendu ces attitudes de contact social tellement naturelles depuis notre naissance. Devant un bébé, nous sommes tentés de le toucher, lui caresser la joue, poser une bise sur son front… Un petit enfant sera incité à aller embrasser les visiteurs de sa famille, même s’il ne les connaît pas ou peu. Dans le monde adulte, nous attendons aussi une marque sociale lorsque nous entrons en contact, que nous entrons dans une pièce ou rejoignons un groupe.
Il n’y a pas que le contact du bisou, cette tradition européenne qui surprend les autres cultures, et celle de la poignée de mains qui soient perturbés par les mesures sanitaires. La Belgique, sous l’impulsion du Conseil national de sécurité, vient d’imposer le port du masque généralisé à tous les lieux fréquentés, lieux de culte y compris. « Je ne respire pas bien avec le masque« , rouspètent certains. Pour d’autres, « ça ne permet pas de voir l’expression du visage« . Ce morceau de tissu sur le nez et la bouche ressemble à une muselière, selon les plus acharnés.
Depuis quelques semaines, nous voyons les chiffres de contaminations augmenter. Au 2 juillet le compteur annonçait 89 nouveaux cas quotidiens. Ce 23 juillet, le chiffre a dépassé 220. Qu’il nous soit permis en parallèle d’observer le nombre de contacts formels et informels que la population développe en cette période estivale. Même en se tenant à une distance respectable, il y a toujours un risque que le petit virus se transmette d’une personne à l’autre, puis à son voisin, à son collègue, à ses enfants ou aux grands-parents. Le témoignage de ces malades du Covid-19 qui ont été hospitalisés au printemps dernier (que nous avons relayé dans Dimanche notamment) et le récit du combat ardent des personnels en première ligne pour les soigner nous revient en mémoire à chaque énoncé du chiffre de contaminations.
Beaucoup d’activités culturelles, sociales et commerciales ont repris depuis le confinement. En y participant, soyons pleinement conscient de la responsabilité sanitaire qui nous incombe. Se laver les mains, porter un masque et respecter une distance d’un mètre cinquante permettent de restreindre la contamination. Pensons-y à chaque déplacement et pour chaque rencontre. Ensemble, nous irons plus loin !
Anne-Françoise de Beaudrap