Le cardinal Dieudonné Nzapalainga
La Conférence épiscopale centrafricaine (CECA) a lancé un appel à l’organisation "assez rapide" d’une concertation "des forces vives de la nation" autour de la situation et de l'avenir du pays. La République centrafricaine (RCA), marquée depuis 2013 par des violences intercommunautaires, souffre actuellement également de la propagation du coronavirus.
La RCA est l‘un des pays d’Afrique les plus instables. Elle a traversé depuis 1966 cinq coups d'Etat et n’a connu que trois transferts démocratiques du pouvoir: en 1981, 1993 et 2016. Malgré les efforts du régime en place depuis quatre ans, le pays reste marqué par l’insécurité, les attaques des rebelles, et des djihadistes. Ces troubles ont fait plus de 7'000 morts, selon les organisations internationales. Ils ont aussi provoqué un déplacement massif des populations civiles. Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) comptabilisait, au 30 juin 2020, 792'584 réfugiés centrafricains, à l’intérieur et à l’extérieur.
Reconstruire la confiance
La CECA a souligné que le processus de concertation demandé pourra être "encadré" par la loi, pour favoriser une participation citoyenne la plus large possible. Il doit aussi permettre de poursuivre le processus électoral, de reconstruire la confiance entre les principales parties prenantes, de tisser un lien fort de partenariat et de complémentarité entre tous. "Nous devons construire ensemble notre pays en mettant l'homme au cœur du projet de développement durable", soulignent les évêques.
"Pendant ces vingt dernières années, ont poursuivi les évêques centrafricains, notre pays est devenu comme un laboratoire d'initiatives de paix. Il a été même déclaré en 2014 champion du monde des missions de l'organisation des Nations Unies".
Au sujet de la pandémie de Covid-19, les évêques ont remercié les acteurs de la lutte contre la maladie dans le pays,en exhortant leurs compatriotes aux actes de solidarité envers les victimes et les personnes vulnérables.
Des communautés en dialogue
L’Eglise catholique en Centrafrique a toujours été fortement engagée dans la recherche de la paix et du dialogue interreligieux, notamment à travers le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui. Il s’est illustré plusieurs fois dans la médiation entre factions armées, ainsi que dans la protection des groupes cibles. Il participe depuis 2014, avec les leaders chrétiens et musulmans, à une Plateforme des confessions religieuses de Centrafrique (PCRC), dédiée à la paix et à la cohésion sociale.
En novembre 2015, alors que les violences intercommunautaires faisaient encore rage, le pape François s’est rendu à Bangui pour apporter son soutien aux populations et plaider pour un retour de la paix.
Source: cath.ch/ibc/com/rz
