
Le Christ guérissant les aveugles, Nicolas Poussin, Louvres (domaine public)
Lors de l’audience générale de ce mercredi 6 mai, le pape François a entamé un nouveau cycle de catéchèses sur la prière. Revenant sur l’épisode de l’aveugle Bartimée raconté dans l’Evangile selon saint Marc, le Saint-Père a rappelé le sens du cri d’un coeur qui se tourne vers Dieu.
Depuis la bibliothèque du palais apostolique, le pape François a tenu son audience générale qui inaugure un nouveau cycle de catéchèse. La prière « est la respiration de la foi, son expression la plus juste. Elle est comme un cri qui sort du cœur de celui qui croit et se confie à Dieu », a confié le pape. François est revenu sur le passage de l’Evangile de saint Marc (Mc 10, 46-52) lu avant sa catéchèse qui relate l’histoire de Bartimée, un mendiant aveugle de la ville de Jéricho, qui crie vers Jésus. « Il utilise la seule arme en sa possession pour attirer l’attention de Jésus: il crie. »
Après ce cri, beaucoup lui demandent de se taire, a relaté le pape, « mais lui continue, et Jésus écoute son cri ». Bartimée avait décidé qu’il ferait tout son possible pour rencontrer Jésus. Il ne sait pas où est Jésus mais il devine sa présence grâce au bruit de la foule. Bartimée est seul mais personne ne s’en soucie.
La reconnaissance du Messie
La manière dont s’exprime Bartimée à Jésus est très importante a poursuivi François: « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi! » Elle signifie « le Messie », « c’est une profession de foi qui sort de la bouche de cet homme méprisé de tous ». La prière de Bartimée touche le cœur de Jésus, le cœur de Dieu, et les portes du salut s’ouvrent pour lui.
Jésus l’appelle et il va reconnaître chez cet homme pauvre, sans défense, méprisé, la puissance de sa foi qui attire la miséricorde et la puissance de Dieu. Bartimée est un homme persévérant, a précisé le pape. Autour de lui il y avait des gens qui expliquaient qu’il était inutile d’implorer, que crier était un vacarme qui dérangeait, c’est tout. Mais lui, continue à crier de plus belle et à la fin, il obtient ce qu’il voulait.
Jésus reconnaît ainsi à cet homme pauvre, impuissant et méprisé toute la force de sa foi, qui attire la miséricorde et la puissance de Dieu. « La foi, c’est avoir deux mains levées, une voix qui crie pour implorer le don du salut », a poursuivi le Souverain Pontife.
L’homme est un « mendiant de Dieu »
A travers le cri de Bartimée, a poursuivi François, il y a dans le cœur d’un homme qui invoque Dieu « une voix qui sort spontanément, sans que personne ne la commande, une voix qui s’interroge sur le sens de notre chemin, surtout lorsque nous nous trouvons dans l’obscurité: ‘Jésus, aie pitié de moi! Jésus, aie pitié de nous tous!' »
Les chrétiens partagent le cri de la prière avec tous les hommes et les femmes. Saint Paul élargit l’horizon en rappelant que « la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement » (Rm 8, 22). Le pape François a conclu sa catéchèse en utilisant une belle formule qui résume ce cri de Bartimée vers Jésus, un cri universel: « l’homme est un mendiant de Dieu ».
Olivier BONNEL – Cité du Vatican