
Jacqui Gayda et deux membres de la communauté musulmane occupés à ranger les vivres DR
C’est une bien belle surprise qu’ont reçu les bénévoles de la conférence de Saint-Vincent de Paul de Fléron, dans le diocèse de Liège, il y a quelques jours. Les représentants de la communauté musulmane locale les ont contactés pour faire un don de vivres. Une initiative qui pourrait être le début d’une collaboration à long terme.
Tout en respectant les mesures de sécurité imposées par l’épidémie de Covid-19, les bénévoles continuent d’apporter leur aide, chaque mercredi et désormais mardi aussi, à une centaine de familles, quelles que soient leur provenance ou leur religion.
Le 21 avril dernier, la communauté musulmane liée à la mosquée de Retinne et au centre culturel turc Mevlana a fait un don de nourriture à l’Entraide Saint Vincent-de-Paul.
« La communauté musulmane nous a contactés, raconte Jacqui Gayda, président et bénévole, parce qu’elle avait des vivres à distribuer et qu’elle avait pensé à nous. » Une bien belle surprise pour la conférence de Saint Vincent de Paul locale qui dépense la majeure partie de ses fonds en nourriture. Il s’agit d’une toute première collaboration, mais la communauté musulmane a exprimé le souhait de renouveler l’expérience, se réjouit Jacqui. « Nos généreux donateurs nous ont aussi aidés à ranger les denrées par catégories pour nous faciliter le travail de confection des colis. »
« Drive » solidaire
Depuis le début de la crise, les bénévoles ont bien entendu modifié leur modus operandi. Autorisation de la commune, mesures de sécurité, tout est bien réglementé. Seul le service de colis alimentaires est encore actif, selon des conditions adaptées. « Nous fonctionnons aujourd’hui comme un ‘drive’, nous contactons chaque famille bénéficiaire pour leur indiquer le jour et l’heure de retrait de leur colis. Ils viennent sur le parking, et non plus dans le bâtiment, et attendent que nous leur donnions leur colis puis s’en vont. » Pour les personnes ne sachant pas se déplacer, une équipe de 5,6 bénévoles se charge de la livraison à domicile. « Nous prévenons les bénéficiaires de notre passage, nous déposons le colis devant la porte puis nous partons. »
Ravitaillement assuré
Chaque semaine, les bénévoles reçoivent une newsletter pour donner les dernières nouvelles et organiser les roulements de la semaine. « Nous sommes habituellement une quarantaine de bénévoles actifs. Depuis le début de la crise, nous fonctionnons sur base volontaire, nous sommes donc un noyau dur d’une quinzaine à continuer la distribution de vivres. » En effet, les membres de Saint Vincent de Paul sont majoritairement pensionnés et certains ont peur de s’exposer en cette période de crise sanitaire. « Et ceux-là restent chez eux, c’est normal« , estime Jacqui Gayda. Or, sept à huit familles supplémentaires sont venues grossir la liste des bénéficiaires. Toutefois, la conférence ne rencontre pas de problème de ravitaillement. « Etant reconnue par l’AFSCA, nous pouvons nous rendre à la Banque Alimentaire qui continue de travailler. » Les bénévoles complètent ces dons avec les invendus de grandes surfaces et achètent aussi viande et poisson. Le don de la communauté musulmane représente donc une belle bulle d’oxygène pour des bénévoles qui ne se ménagent pas et continuent de porter secours aux plus démunis malgré la situation de confinement.
Sophie DELHALLE