Premier roman: Hugues Lefèvre veut faire « la vérité sur l’affaire Jésus »


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Premier roman: Hugues Lefèvre veut faire « la vérité sur l’affaire Jésus »
Par Sophie Delhalle
Publié le - Modifié le
4 min

En croquant les paraboles et miracles de Jésus sous formes de chroniques de faits divers, Hugues Lefèvre sert merveilleusement le récit biblique, dont l’actualité intrinsèque est soulignée par une écriture journalistique, fraîche et percutante.

Originaire de Clermont-Ferrand (Auvergne), aujourd’hui installé à Paris, Hugues Lefèvre, 29 ans, travaille depuis quatre ans pour l’hebdomadaire Famille chrétienne. Sa spécialité ? Les chrétiens d’Orient. Il s’est déjà rendu en Irak, en Jordanie, en Egypte et espère pouvoir bientôt partir en reportage en Syrie. Licencié en histoire et en sciences politiques, Hugues a également étudié la philosophie et la théologie aux Bernardins. Détenteur d’un master en communication, il est d’abord passé par les rédactions de La Vie et La Croix. Ayant découvert le plaisir de la lecture et de l'écriture personnelle sur le tard - la révélation a vraiment eu lieu pendant ses études supérieures - CathoBel a voulu savoir ce qui a donné l'envie à ce jeune journaliste de faire un pas dans le monde littéraire.

CathoBel: Comment avez-vous eu l’idée de ce premier roman ?

Hugues Lefèvre : L’idée de base est née lors d’une discussion entre collègues, autour d’une table à la cantine. Nous discutions des journalistes de faits divers, et comme souvent, la conversation a dévié et on en est arrivé à imaginer ce qu’aurait pu être le travail de journalistes à l’époque de Jésus, comment ils auraient traité sa vie… Je n’ai pas voulu lâcher l’idée, je trouvais cela intéressant de croquer de manière journalistique les paraboles, miracles et autres épisodes de la vie de Jésus. Je me suis donc mis à écrire des petites chroniques et ce projet est devenu « Le Petit Jourdain ». Je l’ai proposé à mon rédacteur en chef (NDLR : Antoine-Marie Izoard) et nous avons convenu que nous publierions une chronique par semaine dans Famille chrétienne.

Donc, le roman s’est construit autour de ces chroniques …

Oui. J’en avais écrit une quarantaine. Cette matière était donc toute prête pour servir de base à l’écriture d’un livre. J’ai contacté la maison d’édition Quasar et nous avons imaginé de broder une histoire autour de mes chroniques, qui raconterait la vie d’une rédaction au temps de Jésus. Je me suis lancé sans trop savoir où cela aboutirait. Ce furent trois semaines d’écriture intensive. Beaucoup de mes amis me demandaient ‘comment ça se passe ?’ en réunion de rédaction, qui choisit les sujets, l’angle d’approche, qui part en reportage, … Je sentais une vraie curiosité pour la presse écrite, c’était donc une belle occasion de rendre hommage à ce métier noble et qui a du sens. C’est un roman qui raconte la vie journalistique.

En tant que journaliste, l’inspiration était donc toute trouvée …

En effet. D’ailleurs, j’ai dédié cet ouvrage à Jean Mercier qui m’a accueilli en stage à La Vie alors que je n’avais aucune expérience. C’est lui qui m’a donné le goût du journalisme. Mais il est aussi l’auteur de " Monsieur le curé fait sa crise ". Et il y a un peu, beaucoup de lui dans mon personnage de Jean, petit-fils de Christian, le rédacteur en chef du "Canard en Judée". D’autres journalistes que j’ai croisés pourraient aussi se reconnaître mais je m’inspire plutôt de l’ensemble de ce que j’ai rencontré comme atmosphère de travail dans le journalisme depuis que j’y suis entré. C’est un peu un condensé de toutes les rédactions que j’ai fréquentées. J’ai aussi pris beaucoup de liberté par rapport à mon expérience personnelle.

Pour quel public avez-vous écrit ce roman ?

J’ai voulu que le style soit accessible au jeune public mais que les lecteurs plus âgés s’y retrouvent également malgré le ton décalé. Mes parents ont pris beaucoup de plaisir à le lire même s’ils n’ont peut-être pas compris toutes les blagues. Il y a pour moi différents niveaux de lecture. J’ai aussi fait relire le manuscrit par mon cousin qui est prêtre. Il a trouvé le projet très amusant et j’ai pu bénéficier de ses retours éclairés pour rectifier le tir quand j’avais ‘tordu’ un point théologique. A aucun moment je n’ai fait parler Jésus, je ne voulais pas lui attribuer des paroles inventées, question de respect. Avec ce roman, j’aimerais inviter les jeunes à aller plus loin, ce livre ne suffit pas, c’est un apéritif pour donner le goût et l’envie de découvrir plus en profondeur les évangiles. Ce serait vraiment une grande joie pour moi qu’un jour, un jeune lecteur ouvre une Bible après avoir lu mon roman, parce qu’il a eu envie, par exemple, de lire en version originale le récit du fils prodigue.

Envisagez-vous déjà un deuxième roman ?

J’ai plein d’idées mais aucune n’est encore assez structurée pour me lancer à nouveau. La publication de ce premier roman m’a clairement donné envie de renouveler l’expérience. Une suite n’est d’ailleurs pas impossible. Ici, j’ai noué une trame autour des chroniques que j’avais déjà rédigées, ... pour un deuxième, je partirai d’une feuille blanche …

Propos recueillis par Sophie DELHALLE

 

Catégorie : Culture

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