Pape François: approcher les peuples indigènes sur la pointe des pieds


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Pape François: approcher les peuples indigènes sur la pointe des pieds
Le pape François lors de sa rencontre avec les Indiens D'Amazonie au Pérou © Vatican Media
Par Cath.ch
Publié le - Modifié le
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Pour le pape François, le synode pour l’Amazonie doit s’approcher des peuples indigènes «sur la pointe des pieds». Dans son discours d’ouverture du synode spécial pour l’Amazonie, le pontife a averti les participants réunis en congrégation générale dans l’aula. Il a notamment mis en garde contre la «prétention de comprendre intellectuellement» les peuples amazoniens sans accepter leurs caractéristiques propres.

Les participants au synode, a demandé le pape François, doivent aborder leurs trois semaines de travail avec un «cœur pastoral» et des «yeux de disciples et missionnaires». Ainsi, pressés par l’importance de l’annonce du Seigneur, ils doivent approcher les peuples indigènes «sur la pointe des pieds», en respectant l’identité et la sagesse propre à ces peuples. Le but est ainsi de rendre ces peuples «protagonistes» à travers leurs qualités propres.
Pour le pontife, il est donc nécessaire de fuir le «centralisme homogénéisant et homogénéisateur» qui étouffe l’authenticité des peuples. Sont donc à éviter absolument toutes colonisations idéologiques qui «détruisent l’idiosyncrasie des peuples». Cela, a-t-il dénoncé, c’est l’approche du «laboratoire éclairé des Lumières» qui a la «prétention de comprendre intellectuellement, mais sans accepter». Le mépris des peuples conduit à les «annihiler», a insisté le pape François en donnant en exemple son propre pays d’origine, l’Argentine.
Sans «contemplation» et «admiration» des peuples, a-t-il poursuivi, le synode se contentera de proposer des mesures seulement programmatiques. «Nous ne sommes pas venus ici pour inventer des programmes de développement social ou de protection des cultures comme dans un musée», a-t-il prévenu. Une telle approche ne respecte pas la «poésie» des peuples qui est souveraine. Le chef de l’Eglise catholique a également mis en garde contre le risque de la «mondanité» qui éloigne toujours de la réalité.

Rappels sur la démarche synodale

Par ailleurs, il a rappelé qu’un synode n’était pas le parlement d’une Eglise «congressionnaliste» où la majorité décide. Participer à un synode, a-t-il expliqué, est marcher ensemble sous l’inspiration et la conduite de l’Esprit Saint. Cela demande donc avant tout de prier, notamment les uns pour les autres. Attitude de réflexion, de prière et de discernement, le synode demande donc de veiller à la mansuétude fraternelle.
Le sens de l’humour est également indispensable, selon le pape. Et d’estimer nécessaire aussi de respecter «l’intimité» des travaux. Non pas pour un «secret des loges», a-t-il détaillé, mais pour éviter l’existence d’un synode ›de l’intérieur’ de l’aula et d’un synode ›de l’extérieur’. Cela s’est vu pour certains synodes, a-t-il assuré, en raison d’informations données aux médias «avec légèreté» ou imprudence. Des services de presse, a rappelé l’évêque de Rome, existent pour remplir cette nécessité de communiquer avec les «frères journalistes».

Cath.ch (imedia/xln/be)

Photo: Le pape François lors de sa rencontre avec les Indiens d'Amazonie au Pérou (© Vatican Media)

Catégorie : Eglise monde

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