La mission est un échange et non pas une activité « à sens unique », a expliqué le pape François le 30 septembre 2019. Il recevait en audience au Vatican des délégués d’instituts missionnaires italiens.
En 1974, s’est souvenu le pontife, il était encore inimaginable que le supérieur général de la Compagnie de Jésus soit originaire d’ailleurs que d’Europe. Un demi-siècle plus tard, a-t-il remarqué, nombreux sont les supérieurs de congrégations religieuses issus d’anciens territoires de mission.
Cette vision a aujourd’hui changé, a indiqué le pape François: ce qui n’était alors qu’une “utopie” est aujourd’hui devenu réalité. Cela s’explique par le fait que la mission ad gentes n’est pas “à sens unique”, c’est-à-dire de l’Europe vers le reste du monde. Cette activité ecclésiale se nourrit selon lui d’un échange devant être compris comme un signe des temps.
La plupart des vocations, tant religieuses que sacerdotales, se trouvent en effet aujourd’hui dans des territoires anciennement de mission, a observé l’évêque de Rome. Cela implique d’augmenter en chacun le sentiment de gratitude vis-à-vis des saints évangélisateurs. Ces missionnaires ont su, selon lui, semer l’Évangile en ces terres au prix de « grands sacrifices ». Aujourd’hui comme hier, les missionnaires doivent vivre le « courage de l’Évangile », sans calculs, mais en accordant une totale confiance au Christ.
Témoigner de “la joie du Ressuscité”
Par ailleurs, a affirmé l’auteur d’Evangelii Gaudium (2013), “le missionnaire a besoin de la joie de l’Évangile”. Sans elle, jamais l’Évangile annoncé ne pourra attirer et la mission restera inachevée. En Europe comme ailleurs, a-t-il pointé, le monde doit voir des gens avec dans leur cœur “la joie du Ressuscité”. Cette joie doit toujours trouver sa place dans le cœur des missionnaires, prêtres, consacrés et laïcs.
C’est pourquoi, le thème du Mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019, a-t-il souligné, est ‘Baptisés et envoyés’. Il a été précisément choisi pour rappeler la nature missionnaire intrinsèque à l’Eglise. Ce mois doit alimenter l’ardeur de l’activité évangélisatrice de l’Eglise ad gentes, avait-il ainsi écrit au cardinal Fernando Filoni, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, à l’annonce de l’événement. Ce Mois se tiendra à l’occasion du centenaire de la promulgation de la lettre apostolique Maximum Illud de Benoît XV sur l’activité missionnaire dans le monde.
(cath.ch/imedia/pad/rz)