La Cour constitutionnelle italienne a rendu, mercredi 25 septembre, un arrêt qui rend licite le suicide assisté sous certaines conditions, en dépit d’une loi qui l’interdit. Les juges avaient été saisis après la mort, dans des conditions controversées en 2017, d’un célèbre DJ italien. Ils conseillent cependant au législateur de modifier la loi actuelle. L’Église italienne exprime sa préoccupation et sa perplexité.
Le suicide assisté peut être autorisé sous certaines conditions, mais une intervention législative est nécessaire pour en préciser le cadre. C’est ce qu’ont décidé les juges italiens de la Cour constitutionnelle, appelés à se prononcer sur le cas de Marco Cappato, un responsable politique, qui avait conduit en Suisse un célèbre DJ italien, DJ Fabo, devenu aveugle et tétraplégique après un accident de la route, pour un suicide assisté.
Dans leur sentence, les juges estiment donc que l’aide au suicide "n’est pas punissable" quand sont respectés "le consentement éclairé" de la personne, "les soins palliatifs", «"la sédation profonde" ainsi qu’un contrôle par les autorités de santé publique après "avis du comité éthique" local.
"Impulsion culturelle implicite"
L’Église italienne a réagi, prenant ses distances par rapport à une décision qui va à l’encontre de ce que le pape a encore rappelé vendredi dernier: "On peut et on doit repousser la tentation – induite aussi par des mutations législatives – d’utiliser la médecine pour céder à une possible volonté de mort du malade, en fournissant une assistance au suicide ou en provoquant directement la mort par euthanasie".
La conférence épiscopale italienne (CEI) est ainsi préoccupée par "l'impulsion culturelle implicite qui peut découler pour ceux qui en souffrent de croire que demander la fin de sa propre existence est un choix de dignité. Les évêques confirment et relancent l’engagement de proximité et d’accompagnement de l’Église envers tous les malades. Ils attendent de la transition parlementaire qu'elle reconnaisse ces valeurs dans toute la mesure du possible, y compris en protégeant la liberté de choix du personnel de santé".
Parmi les autres réactions, celles des médecins et associations catholiques, comme Scienza e Vita (Science et Vie), dont le président, Alberto Gambino, estime que cet arrêt "une décision grave". "Nous avons ouvert un horizon dangereux surtout pour les personnes les plus fragiles".
Source : Vatican News