Après avoir été les héros d’une série télévisée à succès, les aristocrates de Downton Abbey et leurs domestiques anglais jouent les prolongations sur grand écran.
La famille Crawley et son personnel sont pratiquement devenus des amis pour les nombreux fans qui ont suivi la série Downton Abbey. Avec 120 millions de téléspectateurs dans le monde, c’est ce qu’on appelle un phénomène. Les créateurs de la série anglaise l’ont bien compris. Quatre ans après l’épisode ultime de la sixième saison, ils ont donc décidé de ramener les aristocrates et leurs majordomes sur le devant de la scène. Dans un film, cette fois, qui s’inscrit dans la continuité de l’intrigue télévisée. Nous retrouvons donc le comte de Grantham, lord Robert, sa femme Cora et ses deux filles, Mary et Edith, à Downton Abbey, leur château du Yorkshire. Le domaine est en ébullition, car tout ce beau monde s’apprête à accueillir des invités hautement importants: le roi et la reine d’Angleterre. Le personnel comme les hôtes vont donc avoir fort à faire dans ces prochains jours pour se montrer dignes de la visite royale. Toute l’intrigue du film tourne autour de cet événement qui va, bien entendu, avoir diverses répercussions sur la vie des habitants de Downton Abbey. Ceux qui connaissent la série seront ravis de retrouver les attachants personnages qui ont contribué à son succès. Le dévoué majordome Carson, la piquante douairière Violet, la brave cuisinière Mrs Patmore, le couple de valets de chambre John et Anna Bates, pas un ne manque à l’appel. On a donc clairement l’impression de se retrouver devant un épisode un peu plus long de la série que nous avions quittée en 2015. L’esprit de Downton Abbey, son charme anglais, ses personnages un rien caricaturaux mais extrêmement sympathiques, tout est respecté dans les moindres détails. Même si les novices comprendront parfaitement les enjeux, l’adaptation s’adresse donc avant tout aux amateurs de la série.
Photographie de la société anglaise
Ces derniers pourraient regretter un manque d’inventivité, le scénariste ressassant les mêmes thèmes qu’auparavant. Mais il ne pourrait en être autrement, le sel de Downton Abbey résidant dans cette observation des rapports de classe, entre les domestiques qui vivent "en bas" et les aristocrates. C’est d’ailleurs un des dadas du créateur, Julian Fellowes, à qui nous devons également le sensationnel scénario de Gosford Park, sorti en 2001. Le film insiste toutefois sur l’évolution des mœurs. Les grands domaines deviennent de plus en plus compliqués à gérer et la haute société doit apprendre à vivre avec ces changements. A travers la vie de la vingtaine de personnages, le film Downton Abbey nous parle donc de cette période, avec légèreté. Les créateurs n’ont d’ailleurs pas oublié les touches d’humour. Lady Violet, incarnée par l’inénarrable Maggie Smith, est plus en forme que jamais. Toujours préoccupée par la recherche des héritiers du domaine, elle se prend à nouveau le bec avec Isabelle Crawley, pour notre plus grand plaisir. Pince-sans-rire, agréable et chaleureux, ce divertissement est précisément là où on l’attend. C’est ce que les Anglais font de mieux!
Elise LENAERTS