Aujourd'hui 15 août, en cette fête de l'Assomption, c'est à Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, que nous donnons la parole. En effet, Liège est réputée pour ses festivités mariales en Outremeuse. Ecoutons donc ce que Mgr Delville a à nous dire de Marie.
Aujourd'hui 15 août, en cette fête de l'Assomption, c'est à Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, que nous donnons la parole. En effet, Liège est réputée pour ses festivités mariales en Outremeuse. Ecoutons donc ce que Mgr Delville a à nous dire de Marie.Marie prend les traits de la personne qui croit en elle
"Mon premier souvenir de Marie est la chanson « J’irai la voir un jour », que chantait Angèle, une dame qui travaillait à notre maison quand j’étais enfant. Elle me parlait de Marie qu’elle priait volontiers. Elle me montrait la médaille bleue de Notre-Dame de Lourdes, qu’elle portait à son cou. Et quand on allait chez elle, avec mes frère et sœurs, elle nous montrait la boule en verre avec la grotte de Notre-Dame de Lourdes à l’intérieur : on l’agitait pour faire tomber la neige sur la grotte. J’ai donc gardé ce souvenir de Marie, émerveillé et sympathique. Dès lors, je mettais volontiers des fleurs à la statue de Marie qui était dans ma chambre et à celle de la chapelle de mon village natal, Awans.
Actuellement, je porte sur Marie un regard qui se renouvelle au fur et mesure de mes expériences spirituelles. Je l’ai priée intensément pour y voir clair dans ma vocation de prêtre. J’ai découvert la pratique du chapelet au Séminaire Saint-Paul : elle m’accompagne aujourd’hui régulièrement et contribue beaucoup à me déstresser. J’aime pratiquer l’Angelus quand j’ai l’occasion, car c’est un résumé saisissant de notre foi : en parlant de l’annonce faite à Marie, on évoque la parole de Dieu qui nous est adressée ; puis on évoque la démarche de foi, le « fiat » de Marie ; puis l’incarnation de Dieu ; et enfin la passion et la résurrection de Jésus, sa souffrance et sa victoire sur la mort.
J’ai contribué avec beaucoup de bonheur à la rédaction du livre « Marie, figures et représentations », dans lequel j’ai parlé de ce que représente Notre-Dame de Banneux. Ce travail m’a beaucoup servi depuis que je suis devenu évêque de Liège – et donc évêque du sanctuaire de Banneux. Il m’a fait comprendre comment Marie prend les traits de la personne qui croit en elle. Mon sanctuaire marial préféré est donc Banneux. Depuis lors, j’ai rédigé d'autres textes notamment pour des conférences. Dernièrement, j’ai écrit la préface au catalogue de l’exposition Maryam, réalisée pour les fêtes septennales de Huy en 2019. J’ai découvert que le manuscrit qui décrit l’histoire de Notre-Dame de la Sarte appelle Marie « mitoyenne entre le Ciel et la ville de Huy » et « fenêtre du ciel ». C’est très évocateur. Je vis donc la relation à Marie comme une relation qui m’ouvre à Dieu à partir de mon humanité.
CC BY Okapi07
Ma représentation préférée de Marie est « Marie qui défait les nœuds » (image de droite). Il s’agit d’une statue de Marie conservée à l’église S.-Pierre à Augsbourg en Allemagne, que le pape François a connue quand il étudiait en Allemagne. Elle montre Marie qui défait les nœuds d’une corde, c’est-à-dire les nœuds de nos vies, les éléments qui nous paralysent. Prier Marie qui défait les nœuds est libérateur ! J’aime beaucoup aussi la représentation de Marie « Sedes Sapientiae », c’est-à-dire Siège de la Sagesse. Marie est assise et sert de siège à la Sagesse incarnée, c’est-à-dire l’enfant Jésus. Souvent Marie regarde le spectateur, son regard est parfois extatique, émerveillé, comme dans la Sedes Sapientiae de l’église Saint-Jean à Liège (image de gauche), la plus belle de toutes au monde ! C’est un regard d’infinie tendresse ! J’aime aussi celle de Louvain, qui a un caractère plus rustique, même si, depuis lors, elle sert de symbole à l’Université ! C’est une invitation à la recherche de la sagesse dans l’humilité et dans la foi."
Propos recueillis par Sophie DELHALLE
"Ils nous parlent de Marie": Eric de Beukelaer (1/4)
