Le Bastogne War Museum présente une exposition intitulée "Art Liberté". Les œuvres rassemblées ont comme spécificité d'être dessinées sur un morceau de mur.
L'année 2019 est marquée par un triple anniversaire: les 75 ans de la bataille des Ardennes, d'une part; le 30ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin d'autre part; et en même temps, le souvenir de la fin de la guerre froide qui opposait Etats-Unis et URSS. C'est intéressant de constater la réaction des plus jeunes enfants quand ils comprennent qu'un mur a scindé une grande ville, capitale d'un pays, en deux parties inégales. "Mais pourquoi?" demandent-ils à leurs parents ou grands-parents, pendant qu'ils visitent l'exposition Art Liberté.
Le Bastogne War Museum situé sur la colline du célèbre Mardasson à Bastogne, a fait le choix de placer cette exposition d'une vingtaine d'œuvres d'art de manière que tous les visiteurs puissent la parcourir (gratuitement) avant d'entrer dans le musée. En quittant le parking, les premières Trabant (voitures symboliques de la production de l'Allemagne de l'Est) se remarquent très vite. Au fur et à mesure que l'on s'approche des panneaux, l'ambiance musicale replonge dans les années 1980. C'était la chanson "99 luftballons" de Nena (sortie en 1984) qui nous a personnellement accueillis dans cette exposition. Ce texte est particulièrement approprié au thème Art Liberté puisque le groupe allemand voulait y dénoncer la surenchère meurtrière entre les puissances mondiales.

"Falling man" par Fire
Cette exposition temporaire* en marge du musée de Bastogne veut rendre hommage aux artistes qui ont choisi de s'exprimer sur un morceau de mur, notamment le tristement célèbre Mur de Berlin. "From the Berlin Wall to Street Art" est le sous-titre de l'ensemble de ces œuvres, très variées dans leurs styles propres. Elles ont en commun de montrer l'audace créatrice et le besoin de liberté des artistes. Plusieurs tableaux représentent le dialogue entre les habitants, dialogue impossible entre Berlin Ouest et l'Est dominé par le régime communiste. D'autres œuvres interrogent les visiteurs sur l'époque moderne, comme ce dessin signé Fire (cf ci-contre) montrant un homme qui chute à force de se poser tant de questions.
Si ces peintures datent majoritairement de la période du mur de Berlin, l'un des derniers tableaux de l'exposition peut sembler anachronique. Avec son titre "7 janvier 2015" l'œuvre d'Abraham Clet fait référence à l'attentat de Charlie Hebdo. Il est lié au reste de l'exposition en revendiquant : "La liberté s'est échappée d'un bout de crayon armé." Toutes ces œuvres, dont certaines restent dans les esprits, montrent comment le travail artistique peut contribuer à faire tomber les barrières entre les hommes.
A.-F. de Beaudrap
*Mise à jour en août 2021: l'exposition est toujours visible au Bastogne war museum, jusqu'à une date non encore déterminée.