
Le Pape rencontrant les supérieures générales des congrégations religieuses, le 10 mai 2019 en Salle Paul VI. (Vatican Media)
Le pape François a reçu, ce vendredi 10 mai, les responsables de l’UISG, l’Union internationales des Supérieures Générales, réunies à Rome pour leur Assemblée Générale. Devant ces plus de 850 religieuses issues de 80 pays, le pape François s’est notamment exprimé sur la délicate question des abus sur les religieuses.
« L’abus des religieuses est un problème sérieux« , a d’emblée reconnu le pape François, qui s’est dit « conscient des problèmes ici aussi à Rome« , où il a reçu de nombreuses informations à ce sujet. Il ne s’agit pas seulement d’abus sexuels, mais aussi d’abus de conscience et de pouvoir. Une femme ne doit pas entrer dans la vie religieuse pour être une domestique au service des prélats. « Le service, oui, la servitude, non« , a martelé plusieurs fois le pape.
Sur la question globale des abus, le pape a expliqué que « nous sommes en train de prendre conscience de ce problème avec beaucoup de honte, une honte qui est ‘une grâce de Dieu’« , a-t-il souligné. Il a invité à la patience, en insistant sur le temps nécessaire à la concrétisation des changements. « Certaines organisations de défense des victimes n’ont pas été contentes de la réunion de février. Je les comprends parce qu’il y a beaucoup de souffrance, mais les problèmes dans la vie se résolvent avec des processus« , et non par des décisions spectaculaires qui ne s’inscriraient pas dans la durée.
La diversité des charismes
Dans un contexte de baisse des vocations religieuses féminines, le pape a reconnu le risque de la peur, de la pusillanimité, du repli. Mais le petit nombre ne doit pas empêcher de transmettre la lumière de Dieu, selon les différentes cultures, les rythmes de vie, les contextes sociaux.
François a mis en évidence la diversité des styles et des charismes des différentes congrégations représentées, ce dont il s’est réjoui. Et il a souligné que la réflexion sur la fonction des femmes consacrées dans l’Église doit aller au-delà des seuls aspects pratiques et fonctionnels, même si ils sont importants, avec la présence prochaine de femmes comme chefs de dicastère au Vatican. Mais il faut réfléchir plus en profondeur. « L’Église est féminine, elle est l’épouse du Christ« : le pape a invité une nouvelle fois à prendre pleinement conscience de ce que cela implique.
Cyprien Viet – Cité du Vatican