Mardi 16 avril, ont été inaugurés les locaux rénovés de l'auberge du pèlerin Saint François, sur le site du sanctuaire de Cornillon, au pied de la Chartreuse à Liège. C'est Monseigneur Delville, évêque de Liège, qui a procédé à la bénédiction du bâtiment et de ses occupants.
Le projet de rénovation et de réaffectation du sanctuaire dédié à Sainte Julienne est en gestation depuis 2013. Avec le départ programmé des sœurs carmélites, Mgr Delville a voulu pérenniser l'occupation des lieux en y installant la communauté des clarisses de Hannut-Bujumbura. Depuis deux ans maintenant, les sœurs ont investi le site et repris en main la fabrication des hosties.
Sur les pas des disciples d’Emmaüs
Le mardi 16 avril, l'évêque de Liège a donc procédé, en la présence des sœurs, des initiateurs et porteurs du projet, mais aussi des bénévoles et amis du sanctuaire, à la bénédiction de toutes les pièces de l'auberge du pèlerin, placée sous la protection de Saint François d'Assises. Lors de la célébration, Mgr Delville a commenté un extrait d'évangile bien à propos puisqu'il s'agissait du récit des disciples d’Emmaüs, appelé parfois "pèlerins d’Emmaüs" (en latin peregrinus). Dans ce texte, nous dit Jean-Pierre Delville, "la présence de Jésus, la parole de Jésus réchauffent le cœur" et touchent celui qui est en pèlerinage. Les deux disciples d’Emmaüs ont quitté Jérusalem et c'est en chemin qu'ils font la rencontre du Maître. En effet, le Seigneur nous rencontre souvent sur la route, quand nous parlons, quand nous travaillons, quand nous avançons de toutes les manières qui soient, explique Mgr Delville.
Un lieu d'accueil et de prière
Pour l'évêque liégeois, l'auberge Saint François, est un lieu d'accueil pour les pèlerins, où ils pourront tout particulièrement se tourner vers Sainte Julienne et le Saint Sacrement. C'est aussi donc un lieu de prière privilégié, et c'est un aspect non négligeable dans le monde d'aujourd'hui. "Il est important d'offrir des lieux d'accueil et de prière pour ceux qui sont en route" souligne Mgr Delville. En ce sens, les intentions de prière du jour ont été formulées pour les futurs pèlerins qui prendront quelque repos en ces lieux et pourront s'y poser la question de Dieu et peut-être le rencontrer. Mgr Delville a souhaité que chaque hôte qui poussera la porte de l'auberge puisse y vivre un cœur à cœur avec Dieu. Au moment de bénir la salle à manger, lieu de la célébration, Mgr Delville a rappelé qu'une bénédiction n'est pas une protection magique, mais un appel à la bonté de Dieu, "pour que tout ce qui se vit et se vivra entre ces murs soit bon et beau". L'évêque de Liège a également souhaité que l'auberge du pèlerin Saint François puisse apporter à tout pèlerin de l'ombrage quand la chaleur se fait trop forte, un abri quand se déchaîne la tempête, de la lumière quand l'obscurité s'abat sur lui, du soulagement face à la fatigue de la marche et de la vie.
A la croisée des chemins
L'auberge comporte 4 chambres - trois double et un dortoir - d'une capacité totale de 10 lits. Les différentes pièces portent le nom de saints et saintes - Saint Bonaventure, Saint Franciscain, Sainte Julienne et sainte Clarisse - étroitement liés à l'esprit et à la vocation des lieux. Comme l'a souligné Jacques Galloy, administrateur-délégué de l'ASBL du sanctuaire de Sainte Julienne de Cornillon, "ce lieu perpétue une tradition séculaire d'hospitalité en région liégeoise." En effet, l'occupation du site de Cornillon, où se trouvent le sanctuaire et l'auberge, remonte au moins au 12e siècle, époque à laquelle un hôpital y accueillait les lépreux. Le sanctuaire de Sainte Julienne, qui fut accueillie à Cornillon pour en devenir plus tard la directrice, occupe, encore aujourd'hui, une position stratégique, à la croisée des chemins entre GR5, Via Francigena et chemin de Saint Jacques de Compostelle. L'auberge ouvre donc ses portes aux pèlerins et retraitants, mais aussi aux étudiants et à toute autre personne qui aspire à se poser une, deux ou trois nuits. Et comme le précise Jacques Galloy, "on n'est pas obligé d'être croyant pour venir ici. Tout le monde est le bienvenu." Les tarifs sont semblables à ceux habituellement pratiqués pour ce type de logement à savoir 30 euros la nuit en dortoir et 40 euros en chambre (petit-déjeuner inclus). Avec une réduction pour les étudiants et les chômeurs. Un premier groupe a déjà pu profiter de la sérénité des lieux; il s'agit des jeunes de la paroisse salésienne de Saint-François de Sales accompagné du père Rudy Hainaux. Ils ont logé sur place pendant le Triduum pascal.
L'aventure commence ...
Et ce n'est que le début de l'aventure puisque le projet de réhabilitation du site comporte également un béguinage contemporain. Une maison Sainte Julienne et une deuxième habitation baptisée Sainte Claire devraient voir le jour de part et d'autre du sanctuaire. Constituées de plusieurs appartements, ces deux annexes pourront accueillir des couples et familles souhaitant faire vivre et animer un haut lieu de la spiritualité liégeoise dont le rayonnement est en fait mondial. En effet, comme l'a rappelé Jacques Galloy lors de la conférence de presse, chez nos voisins allemands, dans les Länders catholiques, le jour de la Fête-Dieu, instituée en 1246 grâce à Sainte-Julienne est un jour férié. C'est aussi le cas dans certains pays d'Amérique latine.
Pour toutes informations sur l'auberge du pèlerin Saint François, prendre contact via l'adresse mail :
aubergesaintfrancois@saintejulienne.org
ou par téléphone +32 (4) 343 64 54
Suivez également toutes les actualités et l'avancement des travaux sur leur page FB @sanctuairedesaintejuliennedecornillon
Et aussi sur le site www.saintejulienne.org
Photos et reportage: CathoBel (c) Sophie Delhalle