A la veille de la Saint-Valentin, CathoBel vous propose une lecture pour soigner, et même coacher, votre couple. Quand on sait que 75% des couples qui se séparent le font à cause d’un manque de communication ou que 17 secondes est le temps moyen avant d’interrompre quelqu’un qui parle, ce cahier d’exercices pratiques centré sur le « bla bla couple » vient à point pour aider les amoureux à prendre le temps de (bien) s’écouter.
Conseillère conjugale depuis dix ans, Bénédicte de Dinechin a voulu écrire un mode d’emploi du couple. Si l’expression parait un peu tribale, elle n’en est pas moins pertinente. Dans ce « cahier-coach » qu’elle a voulu ludique, profond et instructif, Bénédicte propose aux lecteurs de découvrir comment ça marche un couple, pourquoi ça tombe en panne et quels sont les solutions pour « réparer la machine ». Parce que la vie de couple, c’est un défi … à relever chaque jour ! Et VOUS en êtes les héros !
La rédaction : Quel est votre parcours professionnel ? Avez-vous toujours été conseillère conjugale ?
Bénédicte de Dinechin : Non. Mais dans ma carrière, j’ai toujours accordé beaucoup d’attention à l’unicité de chaque personne. Je n’aime ni le prêt-à-porter, ni le prêt-à-penser. C’est pour cela que j’ai d’abord été enseignante Montessori. Puis, j’ai accompagné des personnes en recherche d’emploi avant de faire un détour par le monde du journalisme et de la communication. Donner envie, faire comprendre les choses, cela me plait beaucoup. Enfin, je suis devenue conseillère conjugale grâce au centre de formation Cler, reconnu par les pouvoirs publics français et l’Eglise.
La rédaction : pourquoi conseillère conjugale ? et pourquoi avoir écrit ce livre ?
BdD : Depuis dix ans, je suis conseillère conjugale et familiale. Je reçois en consultation mais j’anime aussi des équipes « couples » pour des temps de partage et de formation. En fait, on n’apprend pas la vie de couple, il n’y a pas non plus de service après-vente. Aujourd’hui encore, il faut beaucoup de courage et d’humilité pour se tourner vers un conseiller. Certains ignorent aussi le métier. Il y a mille raisons de ne pas consulter. Ce livre, je le porte depuis longtemps dans mon cœur. J’ai eu carte blanche de l’éditeur et j’ai voulu écrire une sorte de mode d’emploi comme pour un sèche-linge qui vous explique comment utiliser la machine, quels types de panne peuvent se produire et comment les résoudre. C’est un peu pareil avec le couple. Mon objectif avec ce livre, c’est d’aider les couples à construire quelque chose en les mettant en action. Proposer du savoir mais surtout des exercices pour entrer en action.
La rédaction : Vous proposez effectivement beaucoup d’exercices pratiques dans votre livre. Où avez-vous trouvé toutes ces idées ?
BdD : J’en ai créées par intuition, j’en ai trouvé d’autres au gré de mes lectures, je les ai parfois transposées, ou plutôt adaptées au contexte du couple. Et j’ai pris soin de mentionner mes sources d’inspiration dans les notes « pour aller plus loin ». Pour ce livre, j’ai beaucoup puisé chez un auteur, Jean Monbourquette qui a écrit sur l’estime de soi. J’ai aussi voulu que chacun y trouve son bonheur en proposant des textes, de l’information chiffrée et des exercices variés.
La rédaction : Que pouvez-vous dire en quelques mots sur la notion de fidélité ?
BdB : La fidélité, c’est une capacité. Et il faut se demander à quoi l’on est fidèle. La fidélité, c’est aussi un grand désir et son opposé, l’infidélité, est un véritable tsunami. Les personnes qui en sont victimes ont grand besoin d’être reconnues. Et l’infidèle ressent souvent de la culpabilité. Il ne mesure pas toujours les réelles conséquences de son acte sur la vie future du couple qui se construit avant tout sur la confiance mutuelle. Et quand celle-ci est rompue, c’est très difficile de poursuivre … mais pas impossible.
La rédaction : Il faut pouvoir alors pardonner et être pardonné.
BdD : Oui. Mais je constate que beaucoup de fausses croyances sont encore bien vivaces. Comme « pardonner c’est oublier », « pardonner, c’est empêcher la justice », « pour pouvoir pardonner, il faut que quelqu’un demande pardon ». Or c’est bien plus que ça et le pardon ne se limite pas à la notion religieuse. Pour pardonner, il faut franchir une étape psychologique puis spirituelle. Il faut accepter de s’ouvrir à la grâce du pardon. A chaque fois que je pardonne, je libère un prisonnier, et ce prisonnier, c’est moi. Pardonner, c’est renouveler et assainir la relation pour pouvoir aimer à nouveau librement … ou pas.
La rédaction : Dans votre livre, dont le sous-titre parle d’entretenir la flamme, vous distinguez le fait d’être amoureux et le fait d’aimer quelqu’un. Pourquoi ?
BdD : Le sentiment amoureux duquel nait une relation amoureuse est un joli feu qui crépite, qui donne des papillons dans le ventre,… et l’intensité de sa flamme varie avec le temps. Aimer quelqu’un, c’est partager avec lui ce qu’on a construit mais aussi de l’amitié. Le sentiment amoureux doit être alimenté. S’il disparaît, cela ne signifie pas que l’on n’aime plus son partenaire mais qu’il est temps peut-être de rallumer la flamme. Le couple n’est pas immuable. Il faut autoriser son couple à changer et pouvoir accueillir les propositions de son/sa partenaire. Le mariage ne se résume pas à des instants de bonheur auquel j’ai droit, c’est aussi vivre en communion dans les moments de souffrance. Et en tant que conseillers conjugaux, nous sommes là pour accompagner les couples à traverser la tempête.
Retrouvez aussi Bénédicte de Dinechin dans le Dimanche n°7 du 17 février en page « Focus ».
Propos recueillis par S.D.
Le couple dont vous êtes les héros, cahier-coach pour entretenir la flamme, Bénédicte de Dinechin, illustration de Claire S2C, Quasar, 2018