Cette année, l'appel de carême du cardinal Vincent Nichols, archevêque de Westminster, se concentrera sur la pauvreté alimentaire, révèle l'hebdomadaire catholique The Tablet. Dans la folée, le prélat britannique estime que les besoins sociaux pourraient augmenter sensiblement dans l'année qui suivra le Brexit.
Pour le cardinal Nichols, c'est une évidence: la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) aura des répercussions sur le niveau de vie des Britanniques. Il estime que les besoins sociaux pourraient augmenter considérablement dans les douze mois qui suivent le Brexit. En conséquence, Caritas Westminster est en train d'élaborer une approche systématique sur la manière dont elle répondra à des problèmes tels que la pénurie alimentaire.
"Nous pouvons développer des banques alimentaires, c'est une partie de la réponse, mais nous voulons aussi la durabilité. Chaque année, l'équivalent de 250 millions de repas sont jetés à la poubelle dans ce pays. Il s'agit donc d'aborder les deux aspects: la pauvreté des travailleurs et son impact sur ce que les gens mangent, et la mauvaise utilisation de la nourriture disponible", a relevé le cardinal.
La campagne de carême de cette année recueillera donc des fonds pour poursuivre le travail déjà en cours dans les paroisses et les écoles sur la pauvreté alimentaire.
Inquiétude des catholiques
Le cardinal a également souligné que de nombreux catholiques étaient inquiets de la profonde incertitude entourant le Brexit. "A Londres en particulier, nous avons un grand nombre de paroissiens qui viennent de pays européens et leur anxiété est tangible." Il s'est félicité de la décision du gouvernement de supprimer les frais pour les Européens qui demandent à s'établir au Royaume-Uni.
Il a aussi réitéré l'engagement de l'Eglise à mettre à disposition ses écoles et ses paroisses pour expliquer et faciliter le processus d'enregistrement.
Rappelons que la sortie du Royaume-Uni de l'UE, ce qu'on dénomme le "Brexit", est prévue pour le 29 mars prochain. Mais un report de cette sortie apparaît de plus en plus inéluctable. A ce stade, les observateurs et les analystes jugent presque inévitable que le Brexit devra être retardé d'une façon ou d'une autre, au moins pour quelques semaines.
Ce jeudi 7 février, la Première ministre britannique Theresa May était à Bruxelles pour tenter d'obtenir un nouveau compromis sur la question brûlante de la frontière irlandaise, malgré le refus obstiné de l'UE de renégocier l'accord de retrait du Royaume-Uni. Elle a débarqué dans la capitale européenne dans une ambiance tendue, au lendemain de la polémique créée par le président du Conseil européen Donald Tusk. Ce dernier s'en était pris aux promoteurs du Brexit qui, selon lui, n'ont pas prévu les conséquences de ce divorce, s'interrogeant sur la "place spéciale en enfer" qui leur serait réservée. Il avait déclaré: "Je me demande à quoi cette place spéciale en enfer ressemble, pour ceux qui ont fait la promotion du Brexit sans même l'ébauche d'un plan pour le réaliser en toutesécurité", provoquant un tollé général outre-Manche.
J.J. D.(avec Cath.ch)
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