Notre capitale n'aura jamais autant été le théâtre de la mobilisation citoyenne qu'en cette fin d'année 2018. Après la marche pour le climat du 2 décembre dernier, qui a rassemblé plus de 70 000 personnes, des organismes appellent de nouveau les citoyens à marcher, pour le climat, mais aussi pour manifester leur accord - ou désaccord - avec le pacte migratoire de l'ONU, tout récemment adopté à Marrakech.
Notre capitale n'aura jamais autant été le théâtre de la mobilisation citoyenne qu'en cette fin d'année 2018. Après la marche pour le climat du 2 décembre dernier, qui a rassemblé plus de 70 000 personnes, des organismes appellent de nouveau les citoyens à marcher, pour le climat, mais aussi pour manifester leur accord - ou désaccord - avec le pacte migratoire de l'ONU, tout récemment adopté à Marrakech.Organisée par Act for Climate Justice, une manifestation devrait avoir lieu dimanche 16 décembre de 10h à 12 devant le 16 rue de la Loi avec le slogan "Pas de loi climat? Pas de rue de la Loi!"Le mot d'ordre est donc d'occuper la rue où se situe le bureau du Premier Ministre, d'où le hashtag sur les réseaux sociaux #occupyforclimate (occuper pour le climat). Dans l'appel lancé sur Facebook, le groupe organisateur justifie son action : "Si 75 000 personnes qui marchent ne suffisent pas, il faut venir dire plus fort et plus près du pouvoir qu’il est temps d’enclencher un vrai changement de système." Et de dévoiler son programme: "Pour faire entendre ces idées, quoi de mieux qu’aller ensemble devant le 16, rue de la Loi? Et pourquoi pas ce 16 décembre, juste après la #COP24, dont les résultats seront certainement insuffisants? Nous viendrons le dimanche 16, au 16 rue de la Loi. Comme lors de la marche, nous serons en famille, avec des ami.e.s, pacifiquement. Nous viendrons avec nos craies et nos pancartes et écrirons ce que nous voulons dans la loi… sur la rue de la Loi! Nous y viendrons en musique et en fanfare pour égayer notre rassemblement. D’abord une fois, puis si rien ne bouge, nous viendrons le nombre de fois qu’il faudra, une fois, deux fois, trois fois..." Pour le collectif, la Belgique doit immédiatement adopter une loi climat comme premier pas du changement systémique nécessaire. Si le changement climatique ne s'essouffle pas, les justiciers climatiques non plus apparemment.
Pour ou contre Marrakech
Bruxelles sera aussi le lieu de déploiement de deux autres manifestations, dont l'une s'est décidée en réaction à l'autre, en lien avec la signature du pacte de l'ONU à Marrakech.
Des associations de droite ont en effet annoncé ce dimanche l’organisation d’une "Marche contre Marrakech". L’association des étudiants catholiques flamands (KVHV) et l’association des étudiants nationalistes (NSV) se joindront pour l’occasion aux membres de Schild &Vrienden, du Voorpost et aux jeunes du Vlaams Belang. La demande pour la tenue de l'événement, le 16 décembre a été déposée auprès des autorités. Cette action veut dénoncer le manque de prise en compte de l’opinion publique et dire "non à une nouvelle vague de migration". Les futurs manifestants souhaitent entre autres que "la chute du gouvernement cause le réveil du peuple". A ce jour, près de 35 000 personnes ont manifesté leur intérêt pour l'évènement sur Facebook et plus de 10 000 ont noté y participer. Le rassemblement est fixé à la Gard du Nord de midi à 15h.
Face à cet appel à défiler le 16 décembre, lancé par les organisations d'extrême droite ainsi que des organisations fascistes semblent vouloir défiler dans les rues de Bruxelles ce dimanche 16 décembre. Pour contrer ce qu'elles nomment le racisme et le fascisme, une vingtaine d'organisations - dont font partie La Ligue des droits humains, l'Union des progressistes juifs de Belgique, le Cercle du Libre Examen de l'ULB mais aussi des organismes politisés comme écolo J et les jeunes socialistes - en appellent donc à la mobilisation citoyenne et de toutes les organisations progressistes, antiracistes, politiques, syndicales, associatives, féministes et LGBTI+ et les invitent à se rassembler de manière non-violente pour faire front commun dans un lieu devenu emblématique, le parc Maximilien. Pour ces groupes et associations, l'extrême-droite est une menace, pour les travailleur.se.s, les femmes, les personnes LGBTI+, les droits humains et les libertés démocratiques et ses sympathisants n'ont pas leur place dans les rues. En terme de mobilisation, cette seconde manifestation n'a pour l'instant attiré que 6000 internautes et 1500 personnes ont assuré rejoindre physiquement le rassemblement ce dimanche. La manifestation devrait débuter vers 11h30.
Reste à voir si toutes les autorisations seront délivrées et dans quelle mesure ces trois mouvements pourront se concrétiser.
Sophie Delhalle
Images : capture Facebook
