Visite du pape en Sicile: les temps forts


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Visite du pape en Sicile: les temps forts
Par Sophie Delhalle
Publié le - Modifié le
4 min

Samedi 15 septembre, le Pape François a effectué une tournée en Sicile, 25 ans après l'assassinat du père Pino Puglisi, martyr de la mafia. Avant de se rendre à Palerme, le Saint-Père a d'abord voulu marquer une étape dans la petite ville de Piazza Armerina afin d'encourager la population dans son combat contre la criminalité organisée.


Sous un grand soleil et dans une ambiance très chaleureuse, le Pape a encouragé les catholiques locaux à "rechercher de nouvelles façons d’annoncer et d’offrir la miséricorde". François a évoqué les nombreuses "plaies" qui affligent la région de Piazza Armerina comme le sous-développement social et culturel, l’exploitation des travailleurs et le manque de travail digne pour les jeunes, la migration des familles,l’alcoolisme et les autres dépendances, ...Mais le Saint-Père a aussi expliqué que prendre en considération "les plaies de la société et de l’Église n’est pas une action pessimiste ou de dénigrement", et il a exhorté les fidèles à s’engager "pour la nouvelle évangélisation de ce territoire, à partir justement de ses croix et de ses souffrances". Le Pape a rappelé l'importance dans la charité missionnaire de "dédier une attention aux jeunes et à leurs problèmes". En conclusion, François a salué les fidèles en rendant hommage au prêtre martyr Pino Puglisi, dont la messe à Palerme, en fin de matinée, a honoré la mémoire.

Hommage à Don Pino Puglisi

Lors d’une messe célébrée devant des milliers de fidèles au Foro Italico de Palerme en mémoire du père Pino Puglisi, assassiné par la mafia il y a 25 ans, le Pape François a lancé un nouvel appel contre la criminalité organisée. Présidant la messe avec une chasuble rouge, couleur des martyrs, le Saint-Père a invité à choisir la voie de l’amour et du service plutôt que celle de l’argent et du pouvoir. "Il y a un choix à faire: l'amour ou l'égoïsme», a expliqué le Pape." Il faut donc choisir de quel côté être: vivre pour nous-mêmes ou donner notre vie. Ce n'est qu'en donnant notre vie que le mal est vaincu", a-t-il également insisté. Le Pape a donc lancé une nouvelle interpellation aux mafieux : "Changez! Arrêtez de penser à vous et à votre argent, convertissez-vous au vrai Dieu de Jésus-Christ! Sinon, votre vie sera perdue et ce sera la pire des défaites."
Autre étape émouvante de la visite du Pape François à Palerme: à midi, le Saint-Père a déjeuné avec 160 pauvres, migrants, anciens détenus et volontaires de la Mission "Espérance et Charité", fondée par Biagio Conte, un missionnaire laïc qui a consacré sa vie aux personnes marquées par la misère en Sicile.

Rencontre avec les prêtres et consacrés

L’avant-dernière étape de la visite du Pape François en Sicile était une rencontre avec les prêtres et les consacrés des diocèses siciliens, devant lesquels il s’est longuement exprimé à la cathédrale de Palerme. Le Pape a développé son intervention autour de ces trois verbes: célébrer, accompagner, témoigner. Célébrer, tout d’abord, est au centre de la vie des prêtres et des communautés religieuses. Mais le rite doit toujours s’incarner dans la vie. Ainsi, l’eucharistie doit être vécue dans le concret. Le prêtre doit aussi être "l’homme du pardon", à travers le sacrement de la réconciliation, "porteur de la paix de Jésus". Ensuite, accompagner. François a encore évoqué la figure du père Pino Puglisi qui, "plus que parler des jeunes, parlait avec les jeunes". Il faut donc s’inspirer de son attitude, et oser "se salir les mains avec les problèmes des gens", et ainsi "refuser toute spiritualité désincarnée". La vie religieuse doit être "témoignage et prophétie du Seigneur dans le monde". Le Pape est sorti de son texte pour dénoncer l’attitude des prêtres qui refusent par exemple de se déplacer dans certains villages pour célébrer des obsèques s’ils n’ont pas reçu d’offrande préalable.

Aux jeunes Siciliens: non à la résignation!

En conclusion de sa visite en Sicile, le Pape François s’est exprimé devant les jeunes rassemblés sur la Place Politeama, au centre de Palerme, et a répondu à leurs questions. François a insisté sur le dynamisme inhérent à la rencontre avec Dieu, que les jeunes ne peuvent pas découvrir s’ils restent dans leur fauteuil avec une mentalité de retraité, mais qu’ils ne peuvent découvrir qu’en se mettant en chemin. "Dieu déteste la paresse et aime l’action. Mais il ne s’agit pas de se bouger pour se maintenir en forme, il s’agit de bouger son cœur", car "le Seigneur parle à ceux qui sont en recherche". En parlant de solidarité, le pape l'a définie comme l'un des traits distinctifs du chrétien, et non pas seulement l’expression de "bonnes intentions pour les personnes éduquées" car "le chrétien croit que Dieu s’est fait homme et que donc, en aimant l’homme, tout homme, on aime Dieu". Il a conclu en affirmant que «les jeunes sont appelés à être des aurores de l’espérance». Mais pour ce faire, il faut se lever chaque matin avec un cœur jeune, rempli d’espérance, et refuser de se résigner.

Source : VaticanNews


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