Le CNCD-11.11.11 a fait sa rentrée politique, ce 13 septembre, avec la publication de son Rapport 2018 sur l’aide belge au développement. Un constat: l’aide belge au développement a baissé de 6% entre 2016 et 2017.
Cette rentrée est l’occasion pour la coupole des ONG belges d’adresser au gouvernement belge son bulletin en matière de coopération au développement. Et le constat est édifiant: le Rapport 2018 pointe une nouvelle baisse de l’aide belge, mais aussi des problèmes d’incohérence. S'il souligne nénamoins plusieurs aspects positifs de la coopération belge, dont le fait que l’aide belge est quasi-totalement déliée et qu’elle vise en priorité les pays les plus pauvres et les Etats fragiles, le CNCD-11.11.11. regrette que l’aide de notre pays au développement a baissé de 6% entre 2016 et 2017, passant de 2,08 milliards à 1,96 milliard EUR et de 0,49% à 0,45% du revenu national brut. C'est loin de l’objectif international de 0,7% pointe le CNCD-11.11.11, qui regrette que dans l’accord de gouvernement, de nouvelles coupes budgétaires sont prévues en 2018 et 2019. "La Belgique dégringole ainsi à la 11e place du classement mondial des donateurs et tombe sous la moyenne européenne. Cette diminution s’explique principalement par les coupes budgétaires qui se sont multipliées ces dernières années. L’aide publique au développement est l’une des principales variables d’ajustement budgétaire du gouvernement belge. Par ailleurs, la Belgique reste la première destinataire de sa propre aide au développement suite à la comptabilisation des frais des demandeurs d’asile", souligne le rapport.
Climat et migration: où est la cohérence ?
En matière de cohérence des politiques, le Rapport du CNCD-11.11.11. constate que l’existence de mécanismes ambitieux ne permet pas de pallier un manque d’engagement politique. Pour la coupole des ONG, la Belgique a violé l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, en rapatriant des citoyens soudanais sans dûment s’assurer qu’ils ne couraient pas de risque de torture. Par ailleurs, le rapport regrette que notre pays ne dispose toujours pas de Plan national climat pour respecter ses engagements contre le réchauffement climatique.
Le Rapport analyse également le projet de loi sur la politique belge de développement, qui est en cours de discussion au Conseil des ministres et ouvre la porte à l’instrumentalisation de l’aide au service des politiques migratoires restrictives.
"Nous voyons poindre la volonté d’utiliser l’aide au développement pour promouvoir le secteur privé des pays donateurs et lutter contre les migrations. Or il est important de rappeler que la boussole de la coopération au développement doit rester l’atteinte des Objectifs de développement durable des Nations Unies, pas les intérêts des bailleurs", a souligné Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11 lors de la présentation du rapport ce jeudi.
Enfin, le Rapport analyse l’évolution des relations belgo-congolaises, qui n’ont cessé de se dégrader suite aux retards pris dans l’organisation des élections en République Démocratique du Congo (RDC).Il aborde aussi un autre sujet important: le projet du gouvernement fédéral de réformer la loi sur la politique belge de développement avant la fin de la législature, après avoir remplacé la Coopération technique belge (CTB) par Enabel.
J.J.D.