Selon le calendrier électoral camerounais, les élections présidentielles sont sensées se tenir le 7 octobre prochain, suivi d’autres consultations prévues l’an prochain.
A quelques semaines de la tenue de ces échéances, la Conférence épiscopale du Cameroun a adressé une lettre à tous les camerounais et au peuple de Dieu qui vit au Cameroun, dans laquelle elle attire l’attention sur le fait que ces «élections se tiendront dans un contexte sociopolitique particulier : la crise dans les régions du nord-ouest et du sud-est, l’insécurité dans l’extrême nord causée par la secte Boko Haram, et l’impact du conflit centrafricain sur la région frontalière Est du Cameroun ».
En effet, les régions camerounaises du Nord-ouest et du Sud-est sont peuplées de la minorité anglophone qui proteste contre l’imposition, par le gouvernement central, de la langue française dans l’administration et dans l’enseignement. Les tensions qui persistent dans ces régions qui ont symboliquement déclaré leur indépendance le 1er octobre 2017, « pourraient perturber le déroulement serein et pacifique des élections dans le pays » avertissent les Évêques, qui rappellent que seul un vote libre et transparent peut «garantir la paix, la stabilité et la justice».
Après le tour d’horizon de la situation sociopolitique peu reluisante et difficile, les prélats camerounais qui invitent leurs compatriotes à s’acquitter de leur devoir citoyen de voter, dressent un portrait robot du candidat idéal, capable de faire face aux enjeux de l’heure. Une façon, pour eux, d’appeler les électeurs à « promouvoir la candidature d’hommes compétents et honnêtes », des « candidats capables de faire face à la crise sociale, économique et politique du pays ». Ces candidats sont ceux qui s’engagent à « promouvoir l’unité du pays et l’intangibilité de ses frontières, son indépendance et la dignité dans le concert des nations modernes».
La conférence épiscopale du Cameroun nourrit aussi l’espoir de voir les camerounais se choisir des candidats présentant de véritables solutions aux nombreux problèmes auxquels le pays est confronté aujourd’hui : la perte du sens du bien commun, la crise anglophone, les inégalités sociales, le chômage des jeunes, la corruption, la présence des Boko Haram au Nord du pays…
La Conférence épiscopale du Cameroun se dit enfin, déterminée à veiller au bon déroulement de ces élections au travers d’observateurs électoraux formés et gérés par la commission épiscopale Justice et Paix.
Crispin Landa, CICM